Bébé, l’acteur d’un spectacle un peu trop rayonnant…

12 mai 2005

Un peu partout en France, des sociétés s’implantent sur un créneau lucratif mais très discuté : celui des échographies “spectacles”, qualifiées aussi d'”artistiques” ou d'”affectives”. Les futures mamans seraient ravies. Les experts, beaucoup moins…

En octobre dernier, l’Académie nationale de Médecine affichait ses “plus extrêmes réserves“. A cause notamment des rayonnements émis par les appareils utilisés. Même si à ce jour “les examens échographiques faits au cours de la grossesse ne semblent comporter aucun effet biologique néfaste, il n’en reste pas moins que persiste un risque potentiel“. Tout rayonnement est en effet susceptible d’avoir des effets biologiques sur les tissus.

L’Académie s’inquiète également de la politique de tarifs dégressifs pratiquée par certaines de ces entreprises. Lesquelles “appellent à répéter les examens au cours de la grossesse. Et donc à multiplier les expositions aux rayonnements“. Quant aux tarifs de bases, ils varient tout de même selon les cas, de 60 euros pour une séance de 30 minutes à… 180 euros pour un spectacle d’une heure copié sur DVD !

D’une manière générale donc, l’Académie “recommande de ne faire des échographies que pour des raisons médicales et en limitant la fréquence et la durée des examens à ce qui est nécessaire au diagnostic“. Ses arguments rejoignent ceux de la Food and Drug Administration américaine. La FDA met en effet en garde les futures mamans. Car “certaines sociétés utilisent des appareils plus puissants que les appareils traditionnels et pour une durée qui peut dépasser une heure“.

La prudence semble donc de rigueur. D’autant que l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) déconseille également le recours à ces échographies à visée non médicale. Un rapport sur ce sujet devrait bientôt être rendu public. Nous informerons nos lecteurs en temps utile.

  • Source : Hepatology, Vol.41, Issue 5 - Clinical Investigation, 2 mai 2005

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