Bébé ne vient pas. Et le sexe dans tout ça?
28 septembre 2010
En France, près de 15% des couples font appel à la procréation médicalement assistée (PMA) pour avoir un enfant. C’est bien souvent un parcours du combattant… qui affecte aussi la vie sexuelle.
« Les problèmes de fertilité, tout comme leur prise en charge en PMA, ont un impact sur la sexualité des couples », s’inquiète le Dr Blandine Courbière, gynécologue à Marseille. Si la femme ne tombe pas enceinte, une réaction courante du couple est de concentrer les rapports sexuels juste avant la date (supposée) d’ovulation. L’objectif est bien entendu « d’optimiser » les chances de succès. « Paradoxalement, plus le couple veut un enfant, moins il fait l’amour ! La sexualité devient alors un moyen et non une fin, et l’intimité est envahie par le désir de grossesse. Cette diminution de la spontanéité des rapports ne fait aucun bien à la libido » poursuit-elle.
Médicalisation de la sexualité
Avant même la première consultation de PMA, la rareté des rapports s’est souvent déjà installée. Et les nombreux tests nécessaires à cette dernière peuvent aggraver la situation. « Faire un spermogramme par exemple, distingue nettement l’éjaculation du plaisir. Puis, si les résultats indiquent une azoospermie (une absence de spermatozoïdes, n.d.l.r.), l’homme peut se sentir directement dévalorisé dans sa virilité. Un test post-coïtal peut aussi être perçu comme une façon de mesurer la qualité du rapport sexuel » souligne le Dr Courbière. Bref, rien de très glamour…
En parler…
Quand le désir d’enfant devient obsessionnel, il n’est pas toujours facile de relâcher la pression. Il est pourtant essentiel de faire l’amour sans que la procréation ne soit ressentie comme le seul but de la relation.
N’hésitez pas à en parler : votre centre de PMA pourra sans difficulté vous donner les coordonnées d’un psychologue ou d’un sexologue à qui vous adresser. Il existe aussi des associations de couples en désir d’enfants.