Bébé secoué : 2 fois plus de cas durant la pandémie de Covid-19
31 août 2022
La pandémie de Covid-19 a eu de nombreux impacts néfastes sur la santé publique. Parmi ceux-ci, une étude récente révèle la hausse des cas de maltraitance sur nourrisson. Avec pour conséquence une explosion dramatique du nombre de cas de bébés secoués.
Le syndrome du bébé secoué (SBS) désigne « un traumatisme crânien non accidentel, entraînant des lésions du cerveau », définit l’Assurance-maladie. « Il survient lorsque l’on secoue violemment un bébé ou un jeune enfant. Le plus souvent, ce drame arrive lorsque la personne qui s’occupe de l’enfant est exaspérée par ses pleurs. »
La période de la pandémie, en particulier durant les divers confinements et couvre-feux, a favorisé de nombreux facteurs de risque de maltraitance connus : détresse psychosociale, confinement dans de petits logements collectifs, fermetures d’écoles et de crèches et désorganisation des services sociaux. Ce qui a largement inquiété la communauté scientifique, médicale et sociale. Une étude menée par une équipe de l’hôpital parisien Necker confirme malheureusement ce pressentiment.
Doublement des cas, décuplement des décès
Au total 99 nourrissons de moins de 12 mois souffrant d’un syndrome du bébé secoué ont été adressés entre janvier 2017 et décembre 2021 à l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, unique centre d’urgences neurochirurgicales pédiatriques de la région parisienne. Dans cette cohorte, les chercheurs ont comparé le nombre de cas survenus entre au cours des deux premières années de la pandémie de Covid-19 (2020 – 2021) par rapport à la période pré-pandémique (2017-2019).
Le résultat est terrible : « par rapport à la période pré-pandémique (2017-2019), l’incidence de SBS est restée stable en 2020 puis a doublé en 2021 et sa mortalité a été multipliée par 9 », indiquent les auteurs.
« Le fait que cette augmentation massive de SBS ne se soit pas produite pendant la première année de la pandémie où les mesures de confinement et d’atténuation étaient maximales, mais pendant sa deuxième année, pourrait s’expliquer par une accumulation de la détresse psychosociale », suggèrent les chercheurs.
Prévenir le secouement
Ce constat incite à rappeler l’importance des mesures préventives, car garder un bébé n’est pas chose facile. Si vous trouvez en difficulté en présence de votre nourrisson qui pleure, il existe plusieurs conseils à connaître :
– Mettez votre bébé en sécurité dans son lit, en le couchant sur le dos. Il n’y a aucun danger à le laisser seul dans cette position ;
– Quittez quelques minutes la pièce ;
– Respirez et concentrez-vous sur autre chose pour retrouver votre calme ;
– Si possible appelez un proche pour en parler ou demandez-lui de venir prendre le relai ;
– Demandez de l’aide : partagez vos craintes et vos doutes à votre entourage ou à des professionnels.
Ces deux derniers conseils ayant justement été rendus impossibles durant le confinement soulignent l’importance des recours auprès de professionnels médicaux et sociaux pour aider les parents en difficulté.