Bébé voit les visages… grâce à l’odeur de sa maman

03 juin 2021

Sentir l’odeur de leur maman permettrait aux nourrissons de mieux voir. C’est le constat surprenant d’une équipe du CNRS. C’est surtout lorsqu’il s’agit de distinguer des visages que cette association intervient.

A la naissance, et durant les premiers mois, les bébés voient mal. Ils ne distinguent pas bien les contours. Toutefois, des chercheurs du Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation* ont remarqué au cours de leurs travaux, que l’odeur de la mère modifiait leur regard sur leur environnement. Et en particulier sur les visages. « Ces odeurs sont-elles en mesure d’influencer comment le cerveau de l’enfant perçoit les visages ? » se sont donc demandé les scientifiques.

Des visages dans des nuages ?

Pour répondre à cette question, ils ont exposé des nourrissons de 4 mois alternativement à deux t-shirts, avec ou sans l’odeur de leur mère, tandis que leur activité cérébrale était enregistrée par électroencéphalographie. Sur l’écran placé devant eux, des photographies d’objets variés se succédaient rapidement, certaines évoquant des visages comme cela peut être le cas dans les nuages ou la mousse du café. Ensuite les chercheurs ont comparé la réponse cérébrale entre objets « faciaux » et objets contrôles « non-faciaux ».

Résultat, les petits percevaient un visage illusoire dans les objets « faciaux » plus largement lorsqu’ils avaient été exposés à l’odeur de leur mère. A l’inverse, leur cerveau du nourrisson répond peu aux visages illusoires quand il est exposé au t-shirt non porté.

Qu’est-ce que cela signifie ? Concrètement il s’agit de la « preuve que le système visuel encore immature du jeune enfant se nourrit d’informations sensorielles non visuelles comme les odeurs pour faciliter, et même façonner, la perception des visages ». Cette étude illustre en outre « le rôle fondamental des interactions entre les sens pour interpréter l’environnement social », concluent les chercheurs.

*CNRS, Université Bourgogne Franche-Comté, Inrae, AgroSup Dijon

  • Source : CNRS, mai 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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