











Accueil » Médecine » Pédiatrie » Bébés prématurés : le peau à peau associé à un meilleur développement cognitif à 5 ans
© Lopolo/Shutterstock.com
Le peau à peau consiste à installer un bébé nu ou ne portant qu’une couche, en position ventrale, sur la poitrine nue de sa mère ou de son père. Une étude de l’Inserm, l’Université Paris Cité, l’Université Sorbonne Paris Nord et l’INRAE, publiée dans la revue eClinicalMedicine, a permis d’évaluer les effets à long terme de ce contact chez des enfants nés extrêmement ou grands prématurés (entre 24 et 31 semaines de grossesse).
Les effets bénéfiques du peau à peau sont désormais connus : à court terme la pratique participerait à la stabilité physiologique du bébé et sur la construction des liens d’attachement avec les parents. Chez les enfants prématurés, le peau à peau contribuerait au bon développement cérébral du bébé et aurait un effet neuroprotecteur durable. L’OMS recommande la pratique du peau à peau immédiatement après la naissance « dans les pays à faibles revenus, car elle améliore la survie des enfants », précise l’Inserm dans un communiqué du 14 octobre.
Cet effet neuroprotecteur est-il encore présent au-delà de la petite enfance ? Pour le vérifier, les chercheurs ont épluché les données de la cohorte Epipage-2, soit les données de 2 500 enfants nés en 2011 dans des unités de néonatologie en France. La moitié d’entre eux a bénéficié d’un contact peau à peau au cours des 7 premiers jours qui ont suivi leur naissance. L’autre moitié, non. En 2016, alors âgés de 5 ans, ils ont tous été évalués à l’aide de tests de QI et de tests de dépistage de difficultés comportementales.
Selon les résultats, si la pratique du peau à peau ne semble pas avoir d’impact sur l’apparition de difficultés comportementales chez l’enfant, elle est associée à un meilleur développement cognitif à l’âge de 5 ans, avec une différence en moyenne de 2,3 points en moyenne sur le test de QI. L’écart est plus important chez les grands prématurés, + 2,9, que chez les enfants nés extrêmement prématurés. « Cela s’explique par le plus faible recours au peau à peau des enfants nés extrêmement prématurés en 2011, une tendance qui a depuis évolué, le peau à peau étant une pratique de plus en plus encouragée dans les services de néonatologie », explique Ayoub Mitha, du centre de recherche épidémiologie et statistique.
« Ces résultats sont une preuve de plus en faveur du contact peau à peau aux toutes premières heures de la vie de l’enfant né prématuré. Ils pointent l’importance de favoriser la non-séparation parent-enfant à la naissance et vont dans le sens des recommandations pour l’implantation de chambres parentales dans les unités de soins intensifs de néonatologie », a-t-il ajouté.
Source : Inserm, eClinicalMedicine
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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