











Réalisé au Canada entre 2000 et 2005, le premier travail a rassemblé 736 hommes de 80 à 85 ans. A deux reprises (une fois en 2000 et une autre fois cinq ans plus tard), ils ont répondu à un questionnaire portant sur leur alimentation.
Celui-ci a permis de vérifier s’ils suivaient les recommandations du Guide nutritionnel canadien (l’équivalent de notre Programme national Nutrition Santé – PNNS), qui recommande la consommation quotidienne de 4 classes d’aliments: les fruits et légumes, les céréales, les viandes et poissons, et les produits laitiers.
A la fin de l’étude en 2005, seulement 15% des hommes mangeaient chaque jour des aliments appartenant à ces 4 « familles ». Une proportion qui peut sembler bien faible… Mais comme l’a constaté Stephanie Caligiuri, qui a présenté ces résultats au 6ème congrès de l’IANA (International Academy on Nutrition and Aging) “elle s’est améliorée au fil de l’étude, ce qui prouve que même des hommes très âgés peuvent modifier positivement leur façon de manger“.
Bien se nourrir tôt, pour être en meilleure forme tard
Présenté lui aussi dans le cadre du congrès de l’IANA, le second travail a été réalisé en France. Ses auteurs ont confirmé que le fait de ne pas fumer et d’avoir une activité physique régulière prévenait le déclin cognitif. Mais la nutrition aurait aussi un rôle à jouer. A condition toutefois de s’y prendre… un peu à l’avance.
Les deux études SU.VI.MAX 1 et 2 (menées respectivement en 1994-2002 et 2007-2008) ont permis de collecter des paramètres nutritionnels chez 13 000 personnes pour la première, et et 6 850 pour la seconde. Elles ont permis en particulier, de mesurer l’adhésion des Français aux recommandations du PNNS. Résultat, celle-ci paraît plus forte chez les femmes (surtout celles qui ont fait de longues études), les non-fumeurs et les personnes âgées.
Les auteurs ont ensuite tenté de savoir si le « bien manger » permettait de prévenir le déclin cognitif, c’est-à-dire les troubles de la mémoire, le recul de la capacité d’apprentissage, et des capacités linguistiques … Pour répondre à cette question, ils ont testé 2135 participants à SUVIMAX 1. Tous ont été interrogés deux fois à 13 ans d’intervalle, et les résultats semblent éloquents : ils ont en effet été bien meilleurs parmi les sujets qui avaient suivi au plus près les recommandations du PNNS! C’est particulièrement vrai pour les performances concernant la mémoire verbale, qui est toujours la première à décliner.
Pour le Dr Monique Ferry, gériatre et nutritionniste, le doute n’est pas permis : “la prévention nutritionnelle en milieu de vie est essentielle pour améliorer la santé et la qualité de vie des personnes les plus âgées“. Plus que jamais, mieux vaut prévenir que guérir…
Source : De notre envoyée spéciale au 6ème congrès de l'IANA, 14 avril 2011, Bologne, Italie
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