Bien suivre son traitement : un rêve de médecin pour leurs patients asthmatiques !
25 septembre 2014
L’observance médicamenteuse, c’est la clef pour éviter les crises d’asthme. ©Phovoir
Dans la prise en charge des maladies chroniques, comme l’asthme, un des principaux objectifs des médecins est de s’assurer que les patients vont prendre régulièrement leurs traitements. C’est ce que l’on appelle l’observance. A l’occasion d’une conférence organisée par le laboratoire Mundipharma, cette thématique a été abordée de manière originale, avec l’intervention d’experts en sciences comportementales et le témoignage d’un explorateur de l’extrême. Décryptage.
Au cours de cette réunion, Yves Jarlaud, responsable du secteur santé au sein du cabinet Deloitte rappelle que moins d’un patient asthmatique sur deux est observant à son traitement. Avec pour conséquence un asthme mal contrôlé. Le non-respect de la prescription médicale serait à l’origine de 8 000 décès prématurés et d’1 million et demi de journées d’hospitalisation chaque année en France (toutes maladies chroniques confondues). Les patients peuvent cependant devenir acteurs de leur santé. Selon Yves Jarlaud, il existe plusieurs leviers pour améliorer la situation, « les outils connectés, l’éducation thérapeutique, le soutien psychologique ou encore les outils de suivi ».
« Il ne suffit pas d’imposer pour obtenir »
Stéphane Levin, explorateur de l’extrême nous donne également quelques clefs. Il compare sa préparation aux milieux hostiles, théâtres de ses expéditions, à celle que pourrait suivre un patient que l’on « projette » dans le milieu hostile de l’asthme chronique. Il a passé seul, 121 jours au Pôle Nord, dont 70 dans l’obscurité « Un des objectifs de ma préparation était de visualiser les situations d’urgence, les anticiper et mettre en place les contre-mesures adéquates. Dans 100% des cas où j’ai rompu les protocoles de sécurité, j’ai mis ma vie en danger ». Tout comme un patient asthmatique qui cesse de prendre son traitement de fond s’expose à des crises parfois graves, voire mortelles.
Le Pr Robert-Vincent Joule, psychologue et expert international du changement des comportements nous rappelle « qu’il ne suffit pas d’imposer pour obtenir ». Il existe pourtant des moyens assez simples pour « amener les gens à faire librement ce qu’ils ont à faire » Son intervention peut ainsi se résumer en une phrase : « il ne faut jamais rater une opportunité de doter d’un statut de décideur la personne dont on cherche le concours ».
C’est d’ailleurs ce processus de prise de décision qu’explore le Pr Olivier Oullier, (Sciences comportementales et neurologie). L’analyse des faits n’est pas le seul moteur de nos décisions. « Si l’information intègre également une composante émotionnelle elle peut devenir « utile » et engendrer alors des comportements adaptés ».