Bientôt un vaccin contre l’asthme allergique
07 mars 2023
Des équipes françaises ont mis au point un vaccin qui pourrait conduire à une protection à long terme contre l'asthme allergique.
Inflammation des bronches, gêne respiratoire… L’asthme allergique représente la moitié des cas d’asthme. Provoqué par l’inhalation d’allergènes, le plus souvent des acariens, il résulte d’une surproduction d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et de protéines appelées « cytokines de type 2 » (en particulier les interleukines IL-4 et IL-13) dans les voies aériennes. Entraînant ainsi une cascade de réactions aboutissant à une hyperréactivité des voies respiratoires.
A l’heure actuelle, les corticoïdes inhalés sont les médicaments de référence pour contrôler l’asthme. Cependant, dans le cas d’asthme allergique sévère, ce traitement ne suffit pas toujours et le recours à des traitements coûteux doit être envisagé.
Efficacité de 3 mois
Depuis plusieurs années, des chercheurs français* travaillent au développement d’une immunisation durable à moindre coût. S’ils ont déjà montré l’efficacité d’un vaccin sur un modèle animal, ces scientifiques viennent de passer à l’étape supérieure. A savoir tester leur technique sur un modèle humain. Comment ? En ayant recours à un modèle d’asthme allergique aux acariens chez des souris « humanisées » (les gènes murins conduisant à la production des IL-4 et IL-13 ont été remplacés par des gènes humains, ndlr).
Et les résultats sont encourageants : les équipes ont montré que ce vaccin était efficace pour produire des anticorps capables de neutraliser les cytokines IL-4 et IL-13, «sans diminution de l’efficacité du vaccin, jusqu’à plus de trois mois après l’injection ».
Chez les animaux étudiés, la vaccination a ainsi été associée à une réduction de production de mucus et de l’hyperréactivité des voies respiratoires.
« Une vaccination contre l’asthme allergique représente un espoir de traitement à long terme de cette maladie chronique », souligne Pierre Bruhns, responsable de l’unité Anticorps en thérapie et pathologie à l’Institut Pasteur. « Mais aussi une perspective de réduction des symptômes d’allergie liés à d’autres facteurs, puisque ce vaccin cible des molécules impliquées dans différentes allergies. »
*Inserm, CNRS, Université Toulouse III-Paul Sabatier (au sein du laboratoire Infinity), Institut Pasteur et l’entreprise française NEOVACS