Bilan en demi-teinte de la lutte anti-tuberculeuse

24 mars 2006

L’Amérique, l’Asie du Sud-Est et la région du Pacifique occidental seraient en bonne voie d’atteindre les objectifs de lutte antituberculeuse assignés par l’OMS. Le tableau est beaucoup plus sombre en Afrique, et en Europe où la maladie gagne du terrain.

L’objectif officiel, c’était d’ici la fin de l’année 2005, de détecter 70% des malades et de traiter 85% de ces derniers. Mission accomplie pour 26 pays, s’auto-félicite l’OMS dans son Rapport 2006 sur la lutte mondiale contre la tuberculose. Lequel hélas n’est disponible et accessible en ligne qu’en langue anglaise sur les 6 de l’OMS. Ce qui paraît peu favorable à une diffusion universelle dans les pays les plus touchés. Parmi les “bons élèves” de ces 3 régions, les Philippines et le Viet Nam qui faisaient partie des 22 pays les plus touchés. Mais également l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Liban.

Il en faudra en revanche beaucoup plus pour éradiquer la maladie. Car malgré quelques avancées réelles, la tuberculose gagne du terrain dans nombre de régions. En Afrique subsaharienne notamment, où la co-infection VIH/tuberculose décime les populations. Plus de 530 000 personnes ont ainsi été emportées en 2004. Et 50% des séropositifs africains développent aussi la tuberculose.

L’Europe de plus en plus touchée
Quant à l’Europe, elle inquiète. “Près de 416 000 cas ont été enregistrés dans la zone Europe de l’OMS (soit 52 pays, n.d.l.r.), en 2004“. Dont la majorité en Europe orientale. La Fédération de Russie est l’une des principales sources de tuberculose à travers le continent. Pas étonnant d’ailleurs que l’épidémie s’y propage. Près de 300 000 prisonniers sortent chaque année des maisons d’arrêt russes. Parmi ces derniers, 30 000 tuberculeux. L’Ukraine bat également des records, avec plus d’une personne sur cent infectée. Soit 700 000 personnes.

Ajoutons que le bacille tuberculeux ne connaît pas de frontières. Ainsi la France voit-elle le nombre des cas augmenter régulièrement sur son sol, avec 1 682 nouveaux tuberculeux diagnostiqués en 2004. En cause, “l’arrivée de plus en plus importante d’immigrés en provenance de pays à haute prévalence de tuberculose” souligne l’OMS.

La France bien sûr est consciente du danger. Ainsi le ministère de la Santé diffusait-il ce jeudi soir un communiqué présentant les axes d’un programme national de lutte rénové. “Suite à la recentralisation de la lutte contre la tuberculose” y lit-on, “un programme national de lutte est en cours d’élaboration.” Ce dernier reprend en fait les grandes lignes du nouveau plan d’action du Partenariat Halte à la Tuberculose, ce dont on ne saurait que se féliciter.

  • Source : OMS, 22 mars 2006, Ministère de la Santé, France, 23 mars 2006

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