Bio terrorisme alimentaire : l’Amérique sur ses gardes
27 mars 2002
Pour le CDC d’Atlanta, les Etats-Unis doivent se préparer à faire face plus vite et plus fort à l’éventualité d’une attaque bio terroriste centrée sur la chaîne alimentaire. Et pour cela, mettre en place des modifications importantes de structures… Jeremy Sobel, qui travaille à la Division des contaminations alimentaires et des maladies diarrhéiques, rappelle ainsi qu’en 1994, des « crèmes glacées transportées par camions citernes ont provoqué la contamination de 224 000 personnes par des salmonelles. » Neuf ans plus tôt, plus de 170 000 personnes avaient été contaminées par du lait pasteurisé, près de Chicago.
Ces contaminations étaient accidentelles. Mais elles auraient pu être criminelles. Or au coût sanitaire considérable de tels épisodes, peuvent s’ajouter des incidences économiques effrayantes. En 1989, « la découverte de cyanure dans deux grappes de raisin d’origine chilienne a provoqué un embargo total des Etats-Unis sur les fruits originaires de ce pays. Et la découverte de bactéries E Coli O157 :H7 – à l’origine de toxi infections alimentaires redoutables, n.d.l.r. – a entraîné le rappel de 12 tonnes de boeuf haché ».
Une attaque bio terroriste peut, demain, provoquer un grand nombre de cas ou, au contraire, quelques atteintes sporadiques et presque invisibles mais… redoutables. Les spécialistes du CDC appellent donc à une vigilance accrue, à tous les niveaux de la société. En développant les moyens de surveillance certes. Mais aussi en impliquant tous les membres de la chaîne alimentaire : administrations, transporteurs, grossistes, détaillants et… consommateurs. Y compris par la mise en oeuvre d’exercices « grandeur nature ».