Bisphénol A : et maintenant… la thyroïde
04 octobre 2012
La liste des dangers qui peuvent être attribués au bisphénol A (BPA) vient encore de s’allonger … Une équipe américaine en effet, a mis en évidence une relation causale entre le niveau de ce perturbateur endocrinien chez la femme enceinte, et la survenue de changements dans la fonction thyroïdienne… de la mère, comme de son enfant. Mais uniquement si celui-ci est un garçon.
Grâce à des tests urinaires, le Pr Brenda Eskenazi et son équipe de l’Université de Californie à Berkeley, ont quantifié les taux de bisphénol A de 335 femmes enceintes. Cette analyse a été menée pendant la seconde moitié de leur grossesse. Par la suite les nouveau-nés, quelques jours après leur naissance, ont subi le même type de prélèvement.
Selon les auteurs, les femmes dont le taux de BPA était le plus élevé ont toutes souffert d’un déficit thyroïdien. Le même constat a pu être fait chez leurs nouveau-nés de sexe masculin. « Nous ne parvenons pas à expliquer cette différence entre filles et garçons », explique Brenda Eskenazi. En revanche les conséquences de ce phénomène sont parfaitement connues. « De nombreuses études ont démontré qu’une insuffisance de la sécrétion thyroïdienne – pouvait allonger le délai nécessaire au développement cognitif et moteur des jeunes enfants ».
Vers une interdiction en France pour 2015, au lieu de 2014
Maladies cardiovasculaires, cancers hormonodépendants, diabète, obésité et maintenant troubles thyroïdiens… la liste des effets néfastes du BPA continue donc de s’allonger.. Interdite dans les biberons en France depuis le 1er juin 2011, cette substance est aujourd’hui encore largement utilisée : dans les emballages alimentaires, les revêtements plastiques à l’intérieur des canettes et conserves alimentaires, notamment.
Son interdiction dans la fabrication des contenants alimentaires était prévue jusqu’à présent, pour le 1er janvier 2014. Toutefois la Commission des affaires sociales du Sénat vient d’introduire deux changements notables dans le calendrier de son retrait. « Dès le 1er janvier 2013, la commercialisation des conditionnements alimentaires en bisphénol A destinés aux nourrissons et enfants jusqu’à trois ans sera suspendue » a-t-elle fait savoir hier. . En revanche, « la commercialisation de tout conditionnement alimentaire (contenant du) BPA surviendra au 1er janvier 2015. » C’est-à-dire un an plus tard que prévu.