Bisphénol A et phtalates dans les maternités

28 juin 2011

Selon une étude publiée ce mardi dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), des concentrations élevées de bisphénol A (BPA) et de phtalates ont été retrouvées dans les urines de femmes ayant accouché soit par césarienne, soit par forceps. Ces concentrations étaient plus importantes comparées aux femmes qui ont subi un accouchement naturel. Pour Stéphanie Vandentorren de l’Institut de Veille sanitaire (InVS) qui a participé à ce travail, « la contamination cas serait due au matériel médical utilisé ».

« Pour la première fois en France, nous disposons d’une estimation du niveau d’imprégnation à ces substances auprès d’une population vulnérable », nous a expliqué la scientifique. Réalisée en octobre 2007, cette étude a porté sur plus de 500 naissances de quatre départements (Seine-Saint-Denis et région Rhône-Alpes). Au total, 279 échantillons d’urine ont pu être analysés.

Les biomarqueurs de BPA et de phtalates ont été retrouvés chez plus de 90% des femmes ayant accouché soit sous césarienne, soit avec des forceps. « Nous avons mis en évidence un problème de contamination par le matériel médical. C’est quelque chose que nous soupçonnions à l’étranger, notamment au Canada et aux Etats-Unis. »

Quelles conséquences ? « Pour des femmes qui restent peu de temps à la maternité, le niveau d’exposition reste faible. En revanche, nous nous posons des questions pour celles qui doivent recevoir des soins sur plusieurs jours ». Pour l’heure, ce travail apporte donc seulement un constat.

Rappelons que le BPA est couramment utilisé dans la fabrication des bouteilles et des produits en plastique, dont certains dispositifs médicaux. Par ailleurs, son utilisation est interdite depuis le 1er juin pour la fabrication des biberons. Ce composé chimique de synthèse est néanmoins classé en tant que substance reprotoxique de catégorie 3, soit préoccupante pour la fertilité de l’espèce humaine.

Quant aux phtalates, on les retrouve dans des huiles et lubrifiants, des détergents, des emballages alimentaires, des adhésifs, des peintures, des encres, des chaussures… et les dispositifs médicaux. L’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi pour interdire leur utilisation, début mai. Ils sont pour leur part accusés d’altérer le potentiel reproducteur masculin.

  • Source : Interview de Stéphanie Vandentorren, 27 juin 2011 – BEH, N°25, 28 juin 2011

Destination Santé
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