Boissons avec édulcorants : pas de compensation sucrée par ailleurs

04 avril 2016

La consommation régulière d’édulcorants entraîne-t-elle une sorte de repli compensatoire vers d’autres aliments sucrés ? « Non », rassure une équipe britannique qui a enquêté sur la question. Les adeptes des boissons light auraient même une meilleure hygiène de vie que ceux qui optent pour leurs équivalents classiques.

Les auteurs – une équipe de consultants indépendants associés à des universitaires anglais et écossais – ont travaillé à partir de la UK National Diet and Nutrition Survey, une étude nationale britannique centrée sur les consommations alimentaires. Leur analyse a porté sur un panel de 1 590 participants, interrogés par questionnaire. Chacun d’entre eux devant se prononcer sur ce qu’ils ont bu et mangé sur une période donnée.

L’échantillon a été décomposé en 4 groupes : les consommateurs de boissons sucrées, celles et ceux qui optent pour les boissons light, et ceux qui… ne choisissent pas et alternent les deux. Un dernier groupe enfin rassemblait les personnes qui ne boivent ni l’une ni l’autre de ces boissons ! Autrement dit, ils consommeraient essentiellement de l’eau.

Moins de sucres dans le régime alimentaire

D’après les résultats, ces derniers auraient ainsi ce que les auteurs appellent une « meilleure conscience alimentaire ». Autrement dit, ils mangent davantage de fruits, de légumes et encore de poissons que les autres groupes et consomment moins d’alcool. Il semble toutefois que le « profil des buveurs de boissons light soit assez proche » dans la mesure où, comme l’ont constaté les auteurs, les deux catégories consomment également moins d’aliments sucrés que les autres groupes. « Il n’existe donc pas de compensation à ce niveau », concluent-ils.

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) rappelle que « les édulcorants intenses les plus utilisés sont l’aspartame, l’acésulfame K et le sucralose. Ils sont consommés dans un objectif de réduction de la consommation de sucres et de l’apport énergétique, et comme aide au contrôle de la glycémie chez les sujets diabétiques ». Elle ajoute que « l’objectif de réduction des apports en sucres doit (surtout) être atteint par la réduction globale du goût sucré de l’alimentation, et ce dès le plus jeune âge ».

  • Source : Nutrients 2016, 8(1), 9; doi:10.3390/nu8010009 – ANSES, 9 janvier 2015

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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