Boissons énergisantes, gare à l’intoxication
15 octobre 2014
Le mélange des boissons énergisantes et de l’alcool fait des ravages chez les jeunes ©Phovoir
Une méta-analyse portant sur la consommation des boissons énergisantes pointe à nouveau du doigt ces produits très appréciés par les jeunes. Réalisée par l’équipe de Joao Breda du Bureau européen de l’OMS, elle rappelle les dangers d’une intoxication à la caféine.
Rappelons que l’expression « boissons énergisantes » regroupe des boissons censées « mobiliser l’énergie » en stimulant le système nerveux. Elles contiennent généralement des ingrédients supposés « stimulants » tels que la taurine, la caféine, le guarana, le ginseng, les vitamines… Elles ne doivent pas être confondues avec les boissons dites énergétiques, spécifiquement formulées pour fournir de l’énergie dans le cadre d’une dépense musculaire intense. Et donc pour compenser les pertes (eau, minéraux, etc…) occasionnées au cours d’un effort.
Selon le travail de Joao Breda, 30% des adultes, 68% des adolescents et 18% des enfants de 10 ans consomment des boissons énergisantes dans l’Union européenne. Parmi les jeunes adultes (18-29 ans), 70% des adeptes de ces breuvages y associent de l’alcool. Or ces mélanges inciteraient également à en consommer toujours plus. En effet, les energy drinks diminuent l’effet sédatif de l’alcool. Comme le consommateur a l’impression que l’alcool lui fait peu d’effet, il en boit toujours plus.
Réguler la vente ?
Mais même consommées sans alcool, ces boissons peuvent mener à une intoxication à la caféine. De nombreuses études ont montré que cette dernière pouvait être à l’origine de palpitations, d’hypertension, de nausées, de vomissements, de convulsions. Quelques décès ont également été enregistrés dans le monde. En France, huit cas d’arrêt cardiaque ont été portés à la connaissance de l’ANSES en lien avec la consommation de boissons énergisantes.
Pour Joao Breda, « comme ces boissons sont en vente libre, nous pourrions être confrontés à un vrai problème de santé publique, notamment chez les enfants. Dans cette population, les effets délétères des energy drinks ont été amplement prouvés ».
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Source : Frontiers in Public Health, 14 octobre 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon