BPCO : gare aux exacerbations!
24 février 2011
Les malades souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont trop souvent victimes d’exacerbations de la maladie, qui entraînent une aggravation de la toux et nécessitent parfois, une hospitalisation. Ces exacerbations augmentent également le risque de trouble cardiaque. Il est donc essentiel de les prendre en charge dans les meilleures conditions… et de les prévenir dans toute la mesure du possible.
« La BPCO est la première source de dépenses de santé en Europe, et on constate une relation entre la sévérité de la maladie et la prévalence des exacerbations », a souligné le Pr Marc Decramer, pneumologue à l’hôpital de Louvain (Belgique) lors du dernier Congrès de Pneumologie de Langue française (CPLF) qui se tenait à Lille. Et cette relation est à double sens : les exacerbations sont plus nombreuses quand la BPCO est plus grave, et elles jouent aussi un rôle dans l’aggravation de la maladie. C’est-à-dire qu’elles provoquent un déclin de la fonction respiratoire, de la qualité de vie, de l’activité physique. Et dans le même temps, une augmentation de la mortalité.
Comment diminuer les exacerbations?
« Les pistes pour prévenir et traiter ces exacerbations sont avant tout, le sevrage tabagique » martèle le Pr Daniel Dusser, pneumologue à l’hôpital Cochin de Paris. « Vient ensuite la vaccination, contre la grippe, puis les traitements bronchodilatateurs. Le tiotropium diminue ainsi de 30% le risque d’hospitalisations pour exacerbations », a-t-il souligné.
Les poumons… et le coeur
Par ailleurs, ces complications de la BPCO « représentent un facteur de risque d’infarctus du myocarde » a expliqué le Dr Roger Escamilla, pneumologue à l’hôpital Purpan de Toulouse. « La prise en charge et avant cela, le diagnostic de la BPCO sont donc utiles dans le traitement des cardiopathies ». Or trop souvent, la BPCO n’est pas diagnostiquée assez précocement. « Face à un patient essoufflé sans explication d’origine cardiaque, le cardiologue doit faire appel à un pneumologue. Et si le diagnostic de BPCO est posé, les deux spécialistes doivent travailler ensuite main dans la main », conclut le Dr Serge Kownator, cardiologue à Thionville.