BPCO : il n’y a pas que le tabac !
05 décembre 2011
Risques psychosociaux, troubles musculo-squelettiques, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), addictions diverses… Le milieu du travail est un terrain de développement propice. Mais il est bien souvent difficile de prouver que la survenue de telle ou telle affection est liée au poste de travail que l’on occupe, ou que l’on a occupé parfois des années plus tôt. Illustration avec la cas d’une maladie « qui monte », la BPCO.
Les trois-quarts des cas de BPCO sont liés au tabagisme. Et « dans environ 15% des cas restants, des facteurs professionnels sont en cause. » nous explique le Dr Jean-Dominique Dewitte, médecin du travail à Brest. Ces facteurs de risques rencontrés sur le lieu de travail, sont classés en quatre catégories :
– les poussières minérales : silice et silicates, ciment, charbon ;
– les poussières organiques : coton, jute, endotoxine, grain, bois ;
– les fumées et les vapeurs : produits de combustion, gaz d’échappement ;
– les poussières métalliques : osmium, vanadium, fumées de soudure.
« Les industries minières, du bois, du bâtiment, les travaux publics et la fonderie, la sidérurgie et l’exploitation textile figurent parmi les secteurs qui exposent le plus aux polluants professionnels », précise le Dr Dewitte. Dans le secteur agricole, éleveurs et céréaliers sont également très concernés. Le problème pourtant, c’est que les BPCO d’origine professionnelle sont difficiles à étudier. Elles sont souvent précédées d’un asthme. Par ailleurs, il est compliqué de les distinguer des BPCO liées au tabac, notamment chez les anciens fumeurs.
« Il est pourtant essentiel de ne pas passer à côté » de ces cas, poursuit le Dr Dewitte. « D’une part, la prise en charge précoce de la maladie permet de ralentir son évolution, et donc son impact sur la qualité de vie. D’autre part, il peut être possible de proposer des aménagements du poste de travail, et la mise en place de moyens de protection ».
Dans ses dernières recommandations dont la publication est attendue début décembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) demandera d’ailleurs « aux médecins du travail de penser à la BPCO devant des signes de tabagisme ou une exposition professionnelle. »