Cacophonie autour de la vaccination anti-tuberculeuse

26 décembre 2005

Le Conseil national de la Pédiatrie dénonce la poursuite en France de la vaccination obligatoire contre la tuberculose des enfants de moins de 6 ans. Les pédiatres demandent l’abandon pur et simple de cette politique.

Ils la qualifient d'”erreur majeure“, et réclament son remplacement par la vaccination ciblée des populations à risque. “Cette décision unilatérale (de maintenir la vaccination obligatoire n.d.l.r.) ne se justifie pas sur le plan épidémiologique“, précisent les pédiatres dans un communiqué. Ils appuient leur démarche sur les recommandations de l’Académie nationale de Médecine, et les conclusions d’une expertise collective de l’INSERM publiée en 2004.

C’est là que le bât blesse un peu… Car une lecture attentive de ces publications ne laisse à aucun moment, transparaître un appel à la suppression immédiate de la politique vaccinale actuelle. L’Académie nationale de Médecine pour sa part, évoque simplement le fait que “la vaccination ciblée des enfants à risque est une orientation possible, mais dont l’application effective est difficile“. Un avis qui ne saurait être considéré comme encourageant. Et n’oublions pas les critiques récemment émises par l’Académie sur les carences des pouvoirs publics en matière de formation des médecins à la prophylaxie antituberculeuse !

De son côté, l’INSERM met en exergue les avantages d’une vaccination ciblée. Notamment la réduction des coûts et des effets indésirables liés à la vaccination. Mais il prévient également que tout changement de politique devrait “s’accompagner d’une évaluation de l’efficacité (…) du dispositif de lutte contre la tuberculose en France“. Autrement dit, le dépistage et le suivi des traitements par les malades. Deux points majeurs sur lesquels la France accuse un retard bien réel.

Au-delà de ce débat d’experts, c’est bel et bien la communication des autorités de santé qui se trouve mise en cause. Les débats actuels, sur le thème de la politique de prévention de la tuberculose dans le pays, et des politiques de santé au sens large, montrent que les pouvoirs publics peinent à faire passer des messages clairs en la matière. C’est le moins que l’on puisse dire.

  • Source : Conseil national de la Pédiatrie, 21 décembre 2005, Académie nationale de Médecine, 28 juin et 15 décembre 2005, INSERM, 23 novembre 2004

Destination Santé
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