Cahiers de vacances : bonne ou mauvaise idée ?
11 juillet 2016
Khakimullin Aleksandr/shutterstock.com
Deux mois sans école, c’est long. Et la tentation d’en profiter pour faire réviser ou progresser les jeunes vacanciers est grande. Pourtant, même si les outils pour les faire travailler au soleil sont bien conçus, ils n’ont rien d’indispensable.
« Les cahiers de vacances sont ludiques et attrayants, ils sont conformes aux instructions officielles, mais ils sont avant tout destinés aux élèves n’ayant pas de réelles difficultés », rappelle Isabelle Travers, institutrice en CP. Ces élèves à l’aise en classe en ont-ils besoin ? Pas forcément. Quoiqu’il en soit, si votre enfant est demandeur, laissez-le choisir son modèle préféré, puis le parcourir à sa guise pour entretenir ses connaissances et approfondir ses apprentissages. Mais acceptez aussi l’éventualité que le cahier reste finalement au fond de la valise.
Et les élèves qui ont eu des difficultés durant l’année, les devoirs de vacances peuvent-ils leur faire du bien ? « Je ne les conseille pas à mes parents d’élèves. Ces révisions risquent de décourager encore un peu plus les enfants et de créer des tensions inutiles en famille», explique Isabelle Travers. « Quel que soit leur niveau, je préfère que mes élèves se rendent régulièrement à la bibliothèque, qu’ils parlent de leurs lectures avec leurs parents. »
Leur demander de lire les horaires de la piscine ou le programme télé, c’est plus pragmatique, mais tout aussi utile pour les inciter à lire. Leur faire envoyer des cartes postales ou tenir un petit journal de vacances où ils collent leurs tickets de musée et racontent leurs journées est également un bon moyen de maintenir un lien avec l’écrit. Pour « réviser » les mathématiques, il suffit de préparer avec eux des gâteaux, de calculer pour combien on en a chez le glacier, de fabriquer un cerf-volant… Bref, en vacances, il y a mille et une autres façons d’exercer son esprit qu’en plongeant le nez dans les cahiers.
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Source : Interview d’Isabelle Travers, institutrice, le 9 juillet 2016
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Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Dominique Salomon