Cancer du col de l’utérus : dépistage organisé prévu pour 2018
24 janvier 2017
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Le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus devrait être généralisé en 2018. Une expérimentation menée dans 13 départements affiche des résultats satisfaisants. Le point sur les dernières données publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Pour dépister le cancer du col de l’utérus, il est recommandé aux femmes âgées de 25 à 65 ans, de pratiquer un frottis tous les trois ans. Or aujourd’hui 40% des femmes concernées n’ont pas réalisé cet acte de prévention au cours des trois dernières années. A noter que cette proportion s’avère bien plus élevée parmi la population éloignée du système de santé et de faible catégorie socioprofessionnelle. C’est pourquoi le plan cancer 2014-2019 recommande la mise en place d’un programme national de dépistage organisé. Avant sa généralisation en 2018, une expérimentation a été menée pendant trois ans dans 13 départements, dont l’évaluation est présentée dans le BEH de cette semaine.
Relancer la vaccination contre les HPV
Ce test consistait à inviter au dépistage toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans n’ayant pas réalisé de frottis depuis 3 ans, avec une éventuelle relance à 9-12 mois. Il a porté sur près de 2,4 millions de Françaises, soit 13,4% de la population-cible totale en France. Le taux de couverture global du dépistage a été amélioré de 12 points, pour atteindre 62%. Toutefois, les rédacteurs du BEH indiquent de fortes variabilités entre les départements concernés. Par ailleurs, les jeunes femmes (moins de 35 ans) se font davantage dépister que les plus âgées (60-65 ans). Dans le même numéro du BEH, une évaluation médico-économique confirme l’intérêt du dépistage organisé par invitation-relance. Cette stratégie permet de réduire de 13% à 26% l’incidence du cancer du col de l’utérus.
A noter que chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes. Le nombre de décès est quant à lui estimé à 1 100 par an. Cette tumeur reste meurtrière, et pourtant elle est évitable. En effet outre le dépistage, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) permet en effet de prévenir l’apparition de lésions précancéreuses. « Or en France en 2015, seule 1 jeune fille sur 7 avait complété la série vaccinale à l’âge de 16 ans », indiquent les rédacteurs du BEH. « Il importe donc de relancer cette vaccination, en veillant à sa complémentarité avec le dépistage. »