Cancer colorectal: le dépistage sauve des vies

04 février 2015

Détecté au plus tôt, un cancer colorectal peut être soigné dans 90% des cas. Le risque de développer cette maladie augmente dans la deuxième moitié de la vie. Raison pour laquelle un test de dépistage est recommandé tous les 2 ans dès l’âge de 50 ans. Pourtant, seuls 3 Français sur 10 respecteraient ces conseils.

En hausse constante jusque dans les années 2000, l’incidence du cancer colorectal s’est stabilisée entre 2000 et 2005. Depuis, le nombre de patients atteints diminue. Mais faute de dépistage suffisamment précoce, pas moins de 42 000 Français ont appris leur maladie en 2012, et 17 500 en sont décédés.

Dans la majorité des cas, les cancers colorectaux surviennent dans la deuxième moitié de la vie. Généralisé depuis 2009, le dépistage organisé est donc recommandé de 50 à 74 ans, à raison d’un contrôle médical effectué tous les 2 ans. « S’il est détecté assez tôt, ce cancer est curable dans 9 cas sur 10 », souligne le Dr Philippe Navarro, gastroentérologue au sein de l’Hôpital Privé Résidence du Parc (Marseille). « Au total, 1 000 décès pourraient être évités chaque année grâce au dépistage organisé », estimait d’ailleurs la Haute Autorité de Santé en 2010.

Le dépistage, comment ça marche ?

Un test de sang occulte. Tous les deux ans, le médecin traitant adresse à chacun de ses patients âgés de 50 à 74 ans une lettre pour se procurer le test Hemoccult II®. Il est aussi possible d’en bénéficier sans courrier, en le demandant vous-même à votre médecin. En 3 prélèvements réalisés à domicile, il permet de déceler des traces de sang dans les selles. Au total plus de 17 millions de personnes seraient aujourd’hui concernées par ce dispositif. « Il ne faut pas hésiter à le réaliser même si vous n’avez aucune douleur anormale ni signe particulier », ajoute le Dr Philippe Navarro. A l’échelle nationale, la mise en place d’un programme de dépistage par détection de sang occulte dans les selles permet de réduire d’environ 15% la mortalité par cancer colorectal.

Une coloscopie. Examen parfois perçu comme invasif, la coloscopie permet de sauver des vies. Elle est pratiquée lorsque le test Hemoccult ® se révèle positif. Indolore et réalisé en hospitalisation de jour, cet acte permet en effet de repérer des polypes dans le côlon et le rectum et donc de les enlever avant qu’ils ne deviennent cancéreux. A lui seul ce geste réduit de 53% le taux de mortalité par cancer colorectal.

Ainsi « la mortalité par cancer colorectal pourrait être réduite de 15% à 20% si seulement la moitié des personnes concernées participaient au programme de dépistage ». Afin d’encourager la population à risque à intégrer ce suivi, un nouveau dispositif sera disponible à partir de mars 2015 : le test immunologique. « Plus simple et plus précis, ce test ne nécessite qu’un prélèvement », conclut le Dr Navarro.

  • Source : Institut de Cancérologie Marseille Provence, janvier 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Dominique Salomon

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