Cancer colorectal : un nouveau test pour améliorer le dépistage

04 mars 2015

Le cancer colorectal est toujours en 2015 le 2e cancer le plus meurtrier et le 3e plus fréquent en France. Et ce, alors qu’un diagnostic précoce permet de guérir dans 9 cas sur 10. Si un dépistage est proposé – et recommandé – à tous les 50-74 ans, seuls 30% d’entre eux en bénéficient. Le mois de mars, consacré à la mobilisation contre cette maladie est l’occasion de tirer la sonnette d’alarme sur cette situation. Et d’informer sur l’arrivée dès ce printemps d’un test immunologique, encore plus facile et accessible.

« Cette année 2015 marque une véritable avancée dans le dépistage du cancer colorectal », souligne l’Institut national du Cancer (INCa). Ainsi, « dès le printemps, un nouveau test de dépistage immunologique, pris en charge à 100% sans avance de frais, sera proposé aux 50 à 74 ans. » Plus simple d’utilisation et encore plus performant, celui-ci facilitera la participation au dépistage qui reste encore très insuffisante.

En effet, « si la notoriété de ce dépistage [mis en place en 2009] a progressé depuis la généralisation du programme à l’ensemble du territoire, la participation reste encore trop faible. » Seules 29,8 % des personnes concernées ont réalisé le test en 2013-2014. Des résultats très inférieurs aux recommandations européennes qui sont de 45% minimum.

Une mise en place progressive

« Le test immunologique est plus pratique d’utilisation car il ne nécessite plus qu’un seul prélèvement de selles contre six précédemment. La technique de prélèvement est plus fiable et plus ergonomique. « Elle limite la manipulation des selles », précise l’INCa. Il a par ailleurs une sensibilité supérieure et permet une meilleure détection des cancers et des lésions précancéreuses. Les données de la littérature démontrent que cette technologie peut permettre de détecter 2 à 2,5 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus d’adénomes. Enfin, « grâce à l’utilisation d’anticorps, il ne peut pas être rendu (faussement n.d.l.r.) positif par l’hémoglobine animale issue de l’alimentation ».

Ce test sera proposé progressivement aux 16 millions de Français concernés. « La mise en place de cette nouvelle organisation nécessite une phase de transition indispensable pour assurer le déploiement dans les meilleures conditions », explique l’INCa. « Les médecins généralistes seront informés dès le mois de mars puis formés aux caractéristiques et à l’utilisation de ce test à partir d’avril avant de pouvoir commander les nouveaux kits depuis l’espace professionnel du site ameli.fr ou via les structures de gestion en charge du dépistage de ce cancer dans chaque département. »

Rappelons que chaque année le cancer colorectal touche plus de 42 000 nouvelles personnes en France. Il s’agit du 3e cancer le plus fréquent mais aussi du 2e cancer le plus meurtrier, avec plus de 17 500 décès par an.

  • Source : INCa, InVS, Caisse nationale d’Assurance-maladie, DGS, 26 février 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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