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Cette étude française est la première au monde à avoir suivi durant 4 ans près de 29 millions de personnes âgées de 18 à 59 ans, vaccinées ou non contre le Covid-19. Ce travail visait, notamment, à apporter de nouvelles données robustes sur le profil de sécurité, sur le long terme, des vaccins à ARN messager. EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique commun à l’ANSM et la Cnam) a ainsi conduit une étude de pharmaco-épidémiologie afin d’évaluer le risque de mortalité toutes causes à 4 ans chez les individus âgés de 18 à 59 ans vaccinés par au moins une dose de vaccin à ARNm (Pfizer-BioNTech ou Moderna) comparativement à des individus non-vaccinés.
Selon les résultats, publiés jeudi 4 décembre dans la revue JAMA Network Open, les personnes ayant reçu un vaccin à ARN messager n’ont pas plus de risque de décès toutes causes confondues que les personnes non-vaccinées. Mieux, les individus ayant reçu au moins une dose de vaccin à ARNm présentaient un risque de décès toutes causes réduit de 25 %, comparativement à ceux non-vaccinés. Cette réduction était observée pour les principales causes de décès étudiés, dont les maladies cardiovasculaires et les cancers. Et la mortalité liée au Covid-19 était quant à elle réduite de 74 % chez les personnes vaccinées.
L’étude, réalisée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), a inclus 22,7 millions de personnes vaccinées entre mai et octobre 2021 et 5,9 millions de personnes non-vaccinées au 1er novembre 2021, suivies sur une durée médiane de 45 mois. Au total, sur 4 années de suivi, 98 429 décès toutes causes (sur 22,7 millions de vaccinés, soit 0,4 %) ont été enregistrés chez les personnes vaccinées, contre 32 662 (sur 5,9 millions de non-vaccinés, soit 0,6 %) chez les non-vaccinées.
Cette étude confirme l’innocuité des vaccins à ARNm qui ont joué un rôle majeur dans le contrôle dans la pandémie de Covid-19. De nombreuses études ont déjà confirmé leur efficacité notamment contre les formes graves, les hospitalisations et les décès liés au virus du SARS-CoV-2. Ces travaux ont aussi montré qu’outre des effets de réactogénicité, non graves et se résolvant rapidement et de rares cas de myocardite et d’anaphylaxie, aucune association entre les vaccins à ARNm et le risque d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire ou d’accident vasculaire cérébral n’a été mise en évidence. La présente étude est particulièrement intéressante du fait de la durée de suivi des participants (4 ans).
« Les résultats excluent toute augmentation du risque de mortalité à long terme associé à la vaccination par ARNm contre la COVID-19 et renforcent les connaissances sur leur profil de sécurité », conclut Epi-Phare dans un communiqué.
A noter : la vaccination standard consiste à injecter une forme atténuée ou inactivée d’un agent infectieux dans l’organisme. Avec le vaccin à ARN messager, il s’agit de faire produire des fragments d’agents infectieux directement par les cellules de la personne vaccinée. Ce n’est pas l’antigène qui est injecté mais l’information, sous la forme de molécules d’ARN, sur laquelle s’appuieront les cellules pour produire les protéines de l’agent pathogène. Ces protéines sont dûment sélectionnées en amont pour leur capacité à déclencher une réponse immunitaire susceptible de neutraliser le virus.

Source : Jama Network Open, Epi-Phare

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Hélène Joubert