Accueil » Médecine » Dermatologie » Six nouveaux biomédicaments dans la dermatite atopique, pour qui ?
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La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de la peau fréquente favorisée par les allergènes, le stress ou encore la pollution atmosphérique… Mais des facteurs de l’immunité jouent aussi un rôle central dans la maladie et sa sévérité. Ils sont depuis quelques années ciblés par de nouvelles biothérapies, dont certains sont tout juste commercialisées.
Dans la dermatite atopique, certaines molécules (des cytokines) sont fondamentales dans le phénomène de l’inflammation. C’est ainsi que des biomédicaments (biothérapies) qui bloquent ces molécules ont été conçus. On trouve ainsi le dupilumab (dès l’âge de six mois) ou encore les deux derniers arrivés sur le marché : le tralokinumab et le lébrikinumab. Ils peuvent être administrés dès l’âge de 12 ans et sont bien tolérés. Toutes ces biothérapies sont prescrites à l’hôpital et par les spécialistes en ville. Elles s’administrent par auto-injection, toutes les deux semaines ou tous les mois, selon le médicament.
Autre famille de nouveaux médicaments, les « anti-JAK », des petites molécules synthétiques. Ils agissent en amont, pour réduire la synthèse de molécules favorisant l’inflammation. Abrocitinib, baricitinib et upadacitinib sont les trois médicaments disponibles dès l’âge de 12 ans (avec vigilance après 65 ans en cas d’antécédents cardiovasculaires ou de cancer), sur prescription d’un médecin hospitalier. Ils se prennent par voie orale.
Ces médicaments récents s’adressent aux formes modérées à sévères de dermatite atopique, lorsque les soins locaux ne suffisent plus, ainsi qu’en cas d’échec, d’intolérance ou de contre-indications à la ciclosporine (l’immunosuppresseur historique utilisé depuis les années 1980) ou au tacrolimus (plutôt utilisé sur les zones à peu fine). Avec la ciclosporine et le tacrolimus, 85 % des patients parviennent à maîtriser leur dermatite atopique.
Mais pour les 10 à 15 % restants, il fallait trouver d’autres solutions. Chez ces personnes, l’atteinte du visage, une consommation trop importante de corticoïdes locaux, un score de la maladie jugé « sévère » (score SCORAD) avec une grande étendue des lésions, une forte intensité du prurit (démangeaisons) et un retentissement important sur le sommeil, obligent à se tourner vers ces nouveaux médicaments. Lesquels s’avèrent très efficaces. En effet, ces nouveaux traitements puissants permettent une rémission de la dermatite atopique chez 70 à 80 % des patients qui les utilisent.

Source : Recommandations françaises pour la prise en charge de la dermatite atopique 2025 : centredepreuves.sfdermato.org ; Dossier de presse des journées dermatologiques de Paris (02-06 décembre 2025).

Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Emmanuel Ducreuzet
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