Cancer de la plèvre : l’amiante en première ligne
03 février 2004
L’amiante est l’unique responsable des mésothéliomes ou cancers de la plèvre constatés en France. Selon le premier bilan du Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM), 90% des victimes avaient subi une exposition professionnelle.
Le PNSM a été mis en place en 1998 à la demande de la Direction des Relations du Travail et de la Direction générale de la Santé. Il vise notamment à estimer l’incidence et l’évolution du mésothéliome en France, et à étudier la proportion de ces cancers attribuable à une exposition à l’amiante. Pour cela, une procédure d’enregistrement des cas a été mise en place dans 21 départements.
Sans surprise, les premiers résultats stigmatisent le rôle joué par l’amiante. L’âge médian au moment du diagnostic est de 70 ans. Et huit malades sur dix sont des hommes. Les métiers de la construction navale, du bâtiment mais aussi le soudage, la plomberie et la tôlerie-chaudronnerie sont les plus à risque.
D’après la Société européenne de Pneumologie, il y aurait chaque année 30 000 cas de cancers dus à l’amiante dans les pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord. A raison de 20 000 cancers du poumon et de 10 000 mésothéliomes.
Mais en France comme dans les autres pays, le nombre de cas est amené à exploser au cours des prochaines années. Parce que l’amiante, interdite depuis 1997, reste encore présente dans de nombreuses machines et bâtiments. Mais aussi à cause du délai de latence de plusieurs années entre une exposition répétée et l’émergence de la maladie… A tel point que les spécialistes l’assimilent à une ” bombe à retardement “…