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L’ulcère du pied diabétique est une complication fréquente du diabète. Il s’agit précisément d’une dégénérescence des nerfs sensoriels et moteurs des membres inférieurs du corps, aussi appelé pied diabétique. Complications fréquentes, ces ulcères comptent aussi parmi les plus graves. Ces plaies chroniques sont liées à l’épiderme plantaire plus mince et à des tissus mous plantaires plus rigides chez les personnes diabétiques que chez les non-diabétiques. Les patients sont ainsi exposés à une dégradation des tissus cutanés, qui peut mener à la formation d’ulcères. Le risque d’amputation est alors élevé et la mortalité accrue.
Une étude publiée dans la revue Diabete & Metabolism, menée par les services de diabétologie de l’AP-HP des hôpitaux Bichat – Claude-Bernard et Lariboisière en collaboration avec le Céphépi de la Pitié-Salpêtrière et l’INRIA, s’est intéressée à l’incidence des décès et des amputations des membres inférieures (AMI) chez les patients hospitalisés pour un premier ulcère du pied diabétique. Ils ont aussi cherché à identifier les facteurs de risque associés.
Les scientifiques ont passé au crible les dossiers médicaux de 3 100 patients hospitalisés dans les Hôpitaux du Grand Paris, entre août 2017 à octobre 2023. L’âge médian était de 70 ans et 67,64 % des patients étaient des hommes.
Objectif : évaluer leur pronostic dans les 12 moins suivant un premier épisode d’ulcère du pied diabétique. Les résultats sont alarmants : « dans l’année suivant l’hospitalisation, près de 22 % d’entre eux sont décédés et 24 % ont subi une amputation d’un membre inférieur, avec un risque particulièrement élevé chez les hommes », note l’AP-HP dans un communiqué. Les autres facteurs de risque d’amputation identifiés étaient des antécédents d’artériopathie périphérique, une admission en urgence et des marqueurs d’inflammation systémique. Quant au risque de décès, il était principalement associé aux comorbidités des patients – maladies cardiaques, hépatiques ou rénales chroniques, antécédents de cancer, inflammation systémique – et à un âge avancé.
« Ces données confirment que l’ulcère du pied diabétique demeure un enjeu majeur de santé publique, marqué par un pronostic sévère dès le premier épisode d’ulcère. Elles renforcent l’importance d’un dépistage précoce, d’un suivi étroit et d’une prise en charge multidisciplinaire pour limiter le risque d’amputation et de décès », conclut l’AP-HP. Ces nouvelles données surviennent, en outre, dans un contexte de hausse constante du diabète ; on estime à 783 millions le nombre de cas en 2045 dans le monde, 537 millions actuellement.

Source : AP-HP, Diabetes & Metabolisms, IHU Ican

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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