Cancer de la vessie : briser les tabous

15 novembre 2024

Cette semaine, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, annonçait être atteint d'un cancer de la vessie. Un cancer qui figure parmi les plus fréquents au monde, mais qui, paradoxalement reste tabou et peu connu du grand public.

Septième cancer le plus fréquent en France. 13 000 nouveaux cas par an. 80% d’hommes. Si les chiffres du cancer de la vessie sont éloquents, la maladie reste encore mal connue. Comme nous l’expliquait récemment Lori Cirefice, présidente de l’association Cancer Vessie, « personne n’aime parler de ses besoins naturels. A la différence du cancer du sein par exemple, très médiatisé, les célébrités sont moins enclines à évoquer leur cancer de la vessie. »

Cette semaine, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, a pourtant mis des mots sur la pathologie dont il souffre depuis 2 ans. Dans une lettre ouverte, il s’est ainsi confié pour « briser les tabous ».

Comprendre la maladie

Cette pathologie se caractérise par le développement anarchique de cellules anormales dans la muqueuse vésicale, formant progressivement une tumeur maligne. Le principal facteur de risque identifié est le tabagisme, responsable de plus de 50 % des cas chez les hommes et 40 % chez les femmes. Rien d’étonnant à cela. Les substances toxiques du tabac, transportées par le sang jusqu’aux reins, se concentrent dans l’urine, exposant directement la vessie à ces agents cancérigènes.

Envies fréquentes et sang dans les urines : des signaux d’alerte

Le symptôme le plus caractéristique est l’hématurie – la présence de sang dans les urines. Des envies pressantes et fréquentes d’uriner peuvent également être un signe d’alerte. Il est crucial de consulter rapidement face à ces symptômes, particulièrement pour les femmes qui tendent à minimiser ces signes et sont souvent diagnostiquées à des stades plus avancés.

Le diagnostic se fait par trois examens :

  • une échographie de l’appareil urinaire ;
  • un examen des urines, appelé cytologie urinaire, qui vise à rechercher si vos urines contiennent des cellules cancéreuses ;
  • une cystoscopie qui permettra d’inspecter l’intérieur de votre vessie et d’effectuer des prélèvements si nécessaire.

Le traitement dépend du stade de la maladie

La prise en charge devra s’adapter à l’évolution de la maladie. Plusieurs options s’offrent aux patients :

  • si le cancer de la vessie est non infiltrant, c’est-à-dire limité à la muqueuse – la première couche de la paroi de la vessie – l’intervention chirurgicale est le traitement de première intention.
  • si le cancer de la vessie est infiltrant, la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie peuvent être associés.
  • si le cancer a formé des métastases à distance de la vessie, le principal traitement est la chimiothérapie, sans opération.

Enfin, comme nous le précisait Lori Cirefice, « le cancer de la vessie est très récidivant ». Des traitements médicamenteux peuvent être mis en place en adjuvant, après la chirurgie, et ce afin de réduire le risque de récidive et de progression pour les tumeurs les plus à risque.

A noter : L’institut national du cancer établit qu’en cas de cancer de la vessie, la survie à 5 ans est de 55 % chez les hommes et de 49 % chez les femmes.

  • Source : Institut national du Cancer

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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