Cancer de la vessie : du sang dans les urines ? Un symptôme à ne pas ignorer

30 avril 2025

Chaque année, 14 000 Français sont diagnostiqués avec un cancer de la vessie. Son premier symptôme ? Du sang dans les urines. Trop souvent négligé, il doit pourtant alerter et conduire à consulter sans attendre. Et cela, même s’il ne s’agit que de quelques gouttes ou qu’il n’y a pas de douleur associée. C’est le principal message d’une campagne de sensibilisation menée par MSD France et l’association Cancer Vessie France à l’occasion du mois de mai dédié au cancer de la vessie.

Zoom sur le cancer de la vessie

« Le cancer de la vessie correspond au dérèglement des cellules de la paroi de la vessie qui finissent par former une ou plusieurs tumeurs », explique le Dr Delphine Borchiellini, oncologue médicale au Centre Antoine-Lacassagne de Nice (Alpes-Maritimes). En France, on dénombre plus de 14 000 nouveaux cas par an, dont 80 % chez l’homme. Dans la grande majorité, il s’agit d’une maladie localisée, généralement associée à un pronostic relativement favorable.

Tabac : le principal facteur de risque

« La vessie concentre les urines avant de les éliminer et la muqueuse vésicale reste donc en contact avec toutes les substances toxiques qui sont éliminées de notre corps, comme les dérivés du tabac », indique le Dr Borchiellini. « C’est pourquoi le principal facteur de risque évitable du cancer de la vessie est le tabac. Il existe d’autres facteurs comme certaines infections chroniques ou certaines situations d’exposition chimique professionnelle (peinture, colorant, métal, pétrole…). »

Symptôme d’alerte : l’hématurie

« Il s’agit de la présence de sang dans les urines », précise le Dr Borchiellini. « Si d’autres pathologies peuvent en être responsables (infection, calculs des voies urinaires), elles sont souvent associées à d’autres signes qui permettent de faire la différence. En cas de doute, notamment s’il n’existe pas d’autres symptômes ou en cas d’hématurie récidivante, il faut consulter son médecin traitant ou un médecin urologue. »

Viser un diagnostic précoce

Une campagne initiée par MSD France, en partenariat avec l’association Cancer Vessie France, s’attachera d’ailleurs à sensibiliser le grand public à l’importance de surveiller ses urines. Et notamment grâce à la diffusion d’un nuancier permettant d’alerter sur la couleur des urines lorsque celles-ci virent au rouge. « Cancer Vessie France est la seule association de patients dédiée au cancer de la vessie en France », indique Lori Cirefice, présidente de l’association. « Nous œuvrons pour mieux faire connaître les signes de la maladie et favoriser un diagnostic précoce. Trop souvent, les patients consultent tardivement. Une enquête de la World Bladder Cancer Patient Coalition (2023) révèle que 54 % des patients n’étaient pas conscients des signes et symptômes du cancer de la vessie avant leur diagnostic, ignorant que la présence de sang visible dans les urines était un symptôme clé. Ce signal d’alerte ne doit jamais être pris à la légère : même isolé, il nécessite une consultation immédiate. La sensibilisation reste essentielle face à cette maladie. »

C’est d’autant plus important qu’en cas de détection précoce, à un stade localisé, « l’objectif reste la guérison », explique le Dr Borchiellini. « Plus la maladie est avancée, plus les chances de guérison sont faibles, même s’il y a eu de nombreuses innovations dans les traitements utilisés depuis ces 5 dernières années. »

Plus rarement, d’autres symptômes cliniques ou biologiques peuvent faire suspecter un cancer de la vessie. « C’est le cas des douleurs abdominales ou pelviennes qui durent, une insuffisance rénale par obstruction des voies urinaires », poursuit le Dr Delphine Borchiellini. « En cas de métastases, certains autres symptômes doivent alerter : fatigue, manque d’appétit, perte de poids… »

Quelle prise en charge ?

« En cas de maladie superficielle, les tumeurs sont retirées par voie endovésicale, avec éventuellement d’autres traitements locaux », affirme le Dr Borchiellini. « Pour une maladie infiltrante, la prise en charge repose sur la chirurgie totale ou la radiothérapie, parfois associées à la chimiothérapie ou l’immunothérapie. En cas de métastases, ces traitements médicamenteux sont privilégiés, l’ablation de la vessie n’étant pas recommandée en première intention. De nombreuses innovations améliorent la prise en charge à tous les stades, notamment en chirurgie robotique, radiothérapie et nouvelles thérapies ciblées. »

Une association à l’écoute des besoins des patients

Pour Lori Cirefice, « le cancer de la vessie reste un sujet peu évoqué, ainsi les patients et leurs proches peuvent se sentir isolés. Notre association leur offre un espace d’échange et de soutien entre pairs, facilitant leur parcours et améliorant le dialogue avec leur médecin. Un patient bien informé adhère mieux à son traitement, c’est pourquoi nous fournissons des informations validées scientifiquement. Nous soutenons aussi la recherche en relayant les besoins des patients aux professionnels de santé et à l’Association Française d’Urologie. Les patients peuvent nous contacter via notre site web www.cancer-vessie.fr, par email, ou sur Facebook. »

Pour davantage d’information :

https://mon-cancer.com/articles/cancer-de-la-vessie-votre-vigilance-aujourdhui-pour-de-nombreux-demains/

  • Source : Interview du Dr Delphine Borchiellini et de Lori Cirefice, avril 2025

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Vincent Roche

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