Cancer de la vessie : l’immunothérapie avance à grand pas

16 mars 2016

La Food and Drug Administration (FDA) américaine vient d’autoriser une procédure d’examen prioritaire concernant l’atezolizumab. Un espoir thérapeutique ! En effet, cet agent immunothérapeutique, au nom quelque peu barbare, s’avère efficace dans le traitement d’un cancer avancé de la vessie. 

Le carcinome urothélial constitue la forme majoritaire des cancers de la vessie (90% des cas). Contre cette maladie affectant trois fois plus d’hommes que de femmes, les options thérapeutiques restent encore très limitées. Mais bonne nouvelle, l’atezolizumab a reçu « une procédure d’examen prioritaire », a fait savoir le laboratoire Roche ce 15 mars. Décision prise par la FDA pour les seuls médicaments « susceptibles d’apporter des améliorations significatives de l’innocuité et de l’efficacité du traitement, de la prévention ou du diagnostic d’une maladie grave ».

Une percée thérapeutique

Aux Etats-Unis, cette molécule – également efficace contre l’évolution de plusieurs autres cancers – est considérée comme « une percée thérapeutique » depuis mai 2014. Cette étape est importante pour accélérer « le développement et l’examen de médicaments destinés à traiter des maladies graves ou potentiellement mortelles ».

Mais avant que cette molécule ne soit effectivement disponible sur le marché, l’atezolizumab doit encore recevoir l’homologation de la FDA. Cette décision devrait être rendue d’ici au 12 septembre 2016. A ce jour, les scientifiques ont étudié le mécanisme de l’atezolizumab. En se liant à la protéine PD-L1, cet anticorps monoclonal agit contre la prolifération cancéreuse.

 

Quel rapport bénéfice risque ?

Récemment l’atezolizumab a été expérimenté en étude de phase II chez des patients atteints d’un carcinome urothélial avancé et/ou métastasé, chez lesquels la maladie a progressé malgré une chimiothérapie à base de platine. Tous ont reçu une dose de 1 200 mg d’atezolizumab par jour, sur des cycles de 3 semaines répétés jusqu’à la perte du bénéfice clinique.

Résultats, un an après le début de l’étude, une réduction de la taille des tumeurs a été observée chez 15% des volontaires. Et 84% des patients présentaient toujours une réponse au traitement. Mais quels sont les effets indésirables liés à l’administration de l’atezolizumab ? De la fatigue dans 2% des cas, une perte d’appétit, des épisodes de fièvre, une anémie, la présence anormale d’enzymes dans le sang et des douleurs articulaires. Autres symptômes rapportés, des difficultés respiratoires, une inflammation des parois pulmonaires, de la muqueuse du côlon, une hypertension ou une hypotension.

Enfin, dans une étude de phase III, Roche compare actuellement l’efficacité de la chimiothérapie à celle de l’atezolizumab chez des patients dont le cancer de la vessie est en évolution depuis un an, malgré une prise en charge thérapeutique.

A noter : en plus d’atteindre la vessie, le carcinome urothélial peut aussi se propager dans le bassinet rénal (cavité située à l’entrée du rein où s’accumule l’urine), les uretères (conduits qui transportent l’urine du bassinet rénal à la vessie) et l’urètre (canal de sortie de la vessie par lequel l’urine est excrétée).

  • Source : Roche, le 15 mars 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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