Cancer du col de l’utérus : agir et rassurer

31 mars 2014

Chaque année en France, plus de 3 000 femmes contractent un cancer du col de l’utérus (CCU), et environ 1 000 en meurent. Un des objectifs du plan cancer 2014-2019 est justement de faire reculer l’incidence de cette maladie.

L’origine du cancer du col est parfaitement identifiée : il s’agit d’une infection persistante à une famille de virus, les Papillomavirus humains (HPV). Deux d’entre eux, les types 16 et 18, sont responsables d’environ 70% des cas de CCU.

Très répandus et contagieux, les HPV se transmettent lors des contacts intimes. Les spécialistes estiment que 7 femmes sur 10 y seront exposées au cours de leur vie. C’est entre 15 et 25 ans que les jeunes filles sont le plus « à risque ». Ces virus sont généralement éliminés par l’organisme. Mais dans environ 10 % des cas, l’infection persiste et peut entrainer l’apparition de lésions précancéreuses du col de l’utérus. Si ces lésions ne sont pas décelées suffisamment tôt et traitées, elles peuvent évoluer vers un cancer.

Le CCU est le seul cancer pour lequel il existe :

  • Un examen de dépistage, le frottis. Il permet à la fois de dépister les lésions précancéreuses et les cancers à un stade permettant plus facilement la prise en charge. Il est recommandé tous les 3 ans (après 2 frottis normaux à 1 an d’intervalle) chez les femmes âgées de 25 à 65 ans ;
  • un vaccin contre le principal facteur de risque, le HPV. Elle est recommandée en France à toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, et en rattrapage jusqu’ à 19 ans révolus.

En France, les cancers sont la première cause de mortalité évitable. Dans le Plan cancer 2014-2019, les autorités sanitaires rappellent que près d’un décès par cancer sur deux pourrait être évité. C’est dire l’importance de la prévention pour réduire significativement le nombre de nouveaux cas. Il vise ainsi à renforcer l’accès à la vaccination HPV avec un objectif de couverture de 60% des jeunes filles d’ici 2019.

Comme en témoigne le Dr Patrick Raulic (Lyon) « La pratique du frottis a permis de réduire de moitié en France, le risque de cancer du col de l’utérus. La vaccination des pré-adolescentes, en complément du dépistage à partir de l’âge de 25 ans, nous donne la possibilité d’agir sur deux des HPV les plus oncogènes, mais également de prévenir des lésions précancéreuses lourdes de conséquences chez les femmes. Il est vraiment dommage que cette vaccination ne suscite pas plus d’adhésion.»

  • Source : Interview de Patrick Raulic, 28 janvier 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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