Cancer du col : demain, le dépistage urinaire

06 juin 2012

En France, le dépistage du cancer du col de l’utérus – ou plutôt des lésions précancéreuses – repose sur le frottis cervico-vaginal. La recommandation officielle veut que toute femme de 25 à 65 ans puisse en bénéficier tous les trois ans. Or au niveau national moins de 60% des femmes dans cette tranche d’âge, se font dépister. La situation est particulièrement critique dans le Finistère où elles ne sont que 40% dans ce cas. C’est ce qui a incité le Pr Christopher Payan (CHRU de Brest) à lancer l’étude Papu29. Son objectif : proposer un test urinaire aux femmes qui ne se déplacent pas pour un frottis.

Pour la première fois donc, un dépistage urinaire des lésions précancéreuses du col de l’utérus a été proposé « en population générale ». Au total, 15 789 femmes du département ont reçu un courrier les enjoignant à réaliser un frottis. Sept sur dix n’ont pas répondu, ou ont refusé l’examen. Elles se sont alors vues proposer un test urinaire à réaliser à domicile. Au total, 3 115 femmes – seulement – l’ont accepté. Ce sont elles qui ont été incluses dans l’étude Papu29.

Développé par les équipes du CHRU de Brest, le test en question détecte la présence de virus HPV oncogènes dans les urines, et c’est par la poste que le kit de prélèvement a été envoyé aux femmes concernées. « Grâce à cette méthode, nous avons détecté la présence de lésions précancéreuses de stade avancé chez 13 femmes, un adénocarcinome chez une femme de 36 ans et un pré-cancer épidermoïde chez une femme de 53 ans », indique le Pr Payan.

« Pour celles dont le résultat était négatif, la recommandation a été de recourir à un suivi par frottis tous les 3 ans. Pour mesurer l’adhésion de ces femmes au programme traditionnel de dépistage, nous attendons les résultats complets pour septembre 2013. Mais les premiers retours sont positifs », ajoute-t-il.

Complémentaire au frottis ?

Indolore et rapide, le frottis peut être réalisé par un médecin généraliste. Pourtant, trop de femmes s’y refusent encore. « Les motifs qu’elles invoquent pour ne pas participer (à ce dépistage) sont généralement le manque de temps et la pudeur. Parfois aussi, certaines femmes ne se sentent pas concernées », explique le Pr Payan.

Le test urinaire serait susceptible d’apporter une réponse à ces cas particuliers. « L’objectif est d’augmenter la couverture des actions de prévention du cancer du col. Mais il ne s’agit que d’un outil complémentaire au frottis, car il coûte bien plus cher que ce dernier. Il pourrait donc le remplacer lorsque le dépistage par frottis ne fonctionne pas », précise-t-il. Rappelons que le cancer du col de l’utérus est encore à l’origine de 900 décès chaque année, en France.

  • Source : Interview du Pr Christopher Payan, CHRU de Brest, 29 mai 2012 ; Réseau CHU, 22 mai 2012

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