Cancer du col : quel est impact de la vaccination ?

20 juin 2011

Est-ce un premier « effet vaccin » anti-HPV (papillomavirus humain) ? Des médecins australiens, qui ont évalué dans leur pays l’impact du programme de vaccination contre le cancer du col de l’utérus, ont n oté que 3 ans après le début des vaccinations, leurs bénéfices se feraient déjà sentir. En tout cas sur l’incidence des lésions précancéreuses.

Depuis quelques années, l’introduction de deux vaccins prophylactiques (Cervarix® et Gardasil®) a offert une opportunité majeure de protéger de larges populations contre le cancer du col de l’utérus. Un enjeu majeur, puisque c’est le deuxième cancer féminin en termes de fréquence. Chaque année à l’échelle mondiale, plus 500 000 cas sont recensés. Dont environ 3 000 en France, qui provoquent 1 000 décès.

En avril 2007, le gouvernement australien a été le premier à mettre en place un programme organisé de vaccination HPV. Celui-ci était principalement basé sur :
– La vaccination (gratuite) en milieu scolaire des filles de 12 à 18 ans avec le vaccin quadrivalent Gardasil ® ;
– Une vaccination de rattrapage, en cabinet médical proposée jusqu’à 26 ans.

Le Dr Julia Brotherton et ses collègues, de Melbourne, ont recueilli en 2010 les données de l’Etat du Victoria, le second du pays en termes de population. Ils les ont ensuite comparées avec celles de la période précédant la mise en place du programme de vaccination. Publiés ce vendredi dans The Lancet, leurs résultats suggèrent une diminution de 38% de l’incidence des lésions précancéreuses de haut grade parmi les jeunes filles de plus de 18 ans. C’est évidemment, un résultat spectaculaire.

Toujours dans ce même numéro du Lancet, les Drs Mona Saraiya et Susan Hariri des Centers for Disease Control ans Prevention (CDC) d’Atlanta aux Etats-Unis, signent un éditorial qui relativise dans une certaine mesure, la portée de ces constatations.

Le titre qu’elles ont choisi pour leur intervention dans le débat en dit long sur leur scepticisme : « Effet du vaccin anti-HPV: le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? » Les auteurs notamment, insistent sur la concomitance de ce programme de vaccination avec l’instauration de nouvelles règles de bonne pratiques en Australie. Des règles qui se sont appliquées au dépistage et à la prise en charge des lésions précancéreuses. Saraiya et Hariri s’interrogent en fait, sur la part de mérite qui reviendrait à chacun de ces facteurs dans le résultat observé. Leur conclusion – un rien brutale – est que « des études épidémiologiques conduites de façon plus rigoureuses (que celle-ci) seront nécessaires pour établir avec certitude l’impact de la vaccination sur l’incidence du cancer du col de l’utérus ».

Que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein n’est peut-être pas si important, en fait. La concomitance des travaux évoqués dans The Lancet justifie sans doute, l’attitude des autorités de santé. Dans la plupart des pays y compris la France, pas question de s’en remettre au tout-vaccinal et de négliger le dépistage par un frottis cervico-vaginal régulier…

Pour aller plus loin :

– Etude publiée dans le Lancet et intitulée : Early effect of the HPV vaccination programme on cervical abnormalities in Victoria, Australia : an ecological study;
– Editorial du Lancet.

  • Source : The Lancet, Vol.377, 18 juin 2011

Destination Santé
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