Cancer du pancréas : bientôt le 2ème cancer le plus meurtrier

20 novembre 2025

En constante augmentation, le cancer du pancréas est en passe de devenir la deuxième cause de mortalité par cancer en Europe. Détecté souvent trop tardivement, l’option chirurgicale n’est bien souvent plus envisageable lors du diagnostic. La découverte de nouvelles options thérapeutiques est donc une nécessité. Faisons le point à l’occasion de la Journée mondiale dédiée à la maladie.

Jeudi 20 novembre se tient la journée mondiale de lutte contre le cancer du pancréas, aujourd’hui 4ème cause de décès par cancer en Europe. En 2023, ce cancer au sombre pronostic a touché quelque 16 000 personnes en France. Et son taux d’incidence progresse année après année, en majorité chez les personnes de plus de 50 ans, avec une hausse de 1,6 % par an entre 2010 et 2023 chez les hommes et 2,1 % par an entre 2010 et 2023 chez les femmes.

Un taux de survie de 11 % à 5 ans

Le cancer du pancréas est diagnostiqué souvent tardivement, lorsque la tumeur s’est développée en dehors du pancréas. C’est à ce moment seulement que les symptômes apparaissent. En outre, ceux-ci ne sont pas spécifiques et peuvent avoir d’autres causes. Ce qui retarde encore le diagnostic. Bien souvent, dans 80 à 90 % des cas, celui-ci intervient alors qu’il est trop tard pour envisager une chirurgie, actuellement seul traitement potentiellement curatif. « La prise en charge repose alors sur des chimiothérapies lourdes, trop souvent insuffisantes, d’où l’urgence de développer de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques », souligne la Fondation ARC contre le cancer. A 5 ans, le taux de survie n’est que de 11 %.

Quelles pistes thérapeutiques ?

Incidence en hausse, absence de signes cliniques spécifiques, le cancer du pancréas devrait devenir, selon les projections, la 2e cause de mortalité par cancer d’ici 2030 en Europe et aux Etats-Unis en l’absence de nouvelles stratégies thérapeutiques. Ainsi, la fondation ARC a-t-elle lancé en 2022 l’appel à projet PANCREAS. Objectif : « soutenir des travaux innovants autour du diagnostic précoce, de nouvelles approches thérapeutiques pour les patients non opérables, et des cibles actionnables du microenvironnement tumoral, afin de contourner les résistances de ces cancers ».

La fondation braque les projecteurs sur 3 projets qu’elle soutient :

  • Contourner la résistance aux traitements associant chimiothérapie et immunothérapie. L’hypothèse du Pr François Ghiringhelli (Centre Georges François Leclerc, Dijon) et de son équipe ? Que l’interleukine-1 (IL-1), protéine produite par le système immunitaire, permet aux cellules tumorales de se protéger des traitements. Leurs travaux consistent à déterminer s’il peut être pertinent de bloquer la voie IL-1 pour restaurer la sensibilité aux traitements.

 

  • Fragiliser la tumeur via une thérapie génique pour laisser le champ libre aux cellules immunitaires. « Nous proposons une thérapie génique innovante pour créer des brèches dans le microenvironnement tumoral et y attirer les cellules immunitaires anti-tumorales rendant les patients éligibles à l’immunothérapie cellulaire », explique la Pr Sandrine Dabernat (Institut de Recherche en Oncologie de Bordeaux). Il s’agit d’introduire dans l’organisme des virus modifiés ciblant les cellules cancéreuses du pancréas, les rendant ainsi vulnérables aux attaques du système immunitaire.

 

  • Détecter le cancer du pancréas le plus tôt possible grâce à une biopsie liquide, un simple prélèvement sanguin. « Cette approche analyse des spécificités biologiques des cellules immunitaires associées à la détection des lésions pancréatiques précancéreuses ou un cancer du pancréas à un stade précoce ». Si le cancer du pancréas était diagnostiqué plus tôt, l’option chirurgicale serait alors envisageable pour davantage de patients.

Quels signes doivent alerter ?

Une détection précoce passe aussi par la vigilance. Le centre anti-cancer Léon-Bérard de Lyon liste les signes qui doivent alerter et pousser à consulter :

  • une jaunisse ;
  • des douleurs abdominales ;
  • des douleurs au milieu dos ;
  • un diabète d’apparition récent ;
  • une thrombose ;
  • des modifications du transit intestinal ;
  • un amaigrissement inexpliqué ;
  • des nausées ;
  • des symptômes dépressifs.
  • Source : Centre anticancer Léon-Bérard, Fondation Arc, L’Institut national du cancer

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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