Cancer du pancréas : bientôt la 2e cause de mortalité par cancer ?
27 mars 2023
Deuxième cancer digestif le plus fréquent, le cancer du pancréas est souvent diagnostiqué trop tardivement pour laisser espérer une guérison.
Avec plus de 14 000 cas diagnostiqués en France chaque année, le cancer du pancréas est le deuxième cancer digestif le plus fréquent après le cancer colorectal. Mais son incidence, en constante augmentation (+3% par an) pourrait faire de lui la deuxième cause de mortalité par cancer dans notre pays à l’horizon 2030.
C’est quoi le cancer du pancréas ?
Le pancréas est une glande située profondément dans l’abdomen près de la colonne vertébrale. Il possède 2 rôles distincts : il fabrique et sécrète différentes enzymes qui vont participer à la digestion. Il a aussi une implication dans la production d’hormones comme l’insuline. Dans 90% des cas, la tumeur pancréatique prend la forme d’un adénocarcinome canalaire. Ce type de cancer se développe à partir des cellules saines qui produisent le suc pancréatique, nécessaire à la digestion des aliments.
Des symptômes peu spécifiques
En fait, pendant les premiers mois de la maladie, le cancer du pancréas passe inaperçu. Puis diverses manifestations peuvent faire suspecter une tumeur, comme une jaunisse souvent accompagnée de démangeaisons, des douleurs abdominales et/ou du dos, une perte de poids, des troubles de la digestion, une fatigue inexpliquée etc.
Un diagnostic tardif
La position profonde du pancréas complique le diagnostic à l’examen clinique par palpation. Ceci, associé aux symptômes peu spécifiques, conduit à un retard fréquent de diagnostic, parfois de plusieurs mois. Un diagnostic tardif qui survient dans plus de 80% des cas. En fait, plus de la moitié des patients présentent des métastases dès le diagnostic. Ce qui explique le sombre pronostic : la survie à 5 ans reste inférieure à 5%.
Comment se fait le dépistage ?
Il n’existe pas de test spécifique, comme cela est le cas pour le cancer colorectal. Dès lors qu’il suspecte un cancer pancréatique, le médecin peut faire pratiquer divers examens comme une échographie de l’abdomen, un scanner de l’abdomen (tomodensitométrie) ou une IRM. Le diagnostic définitif est confirmé par une biopsie.
Peut-on en guérir ?
En fait, seule la chirurgie permet une guérison. Mais il faut que le cancer soit limité au pancréas… et donc que la maladie ait été diagnostiquée suffisamment tôt et avant le développement de métastases. Dans ce cas, la survie à 5 ans est de 20%.
Si la chirurgie n’est pas possible, le traitement repose sur la chimiothérapie, parfois associée à la radiothérapie. Mais comme pour les autres cancers, la prise en charge est basée sur un ensemble de protocoles adaptés aux particularités du patient.
Des origines mal connues…
Peu de facteurs de risque ont clairement été identifiés. Le seul dont les preuves sont suffisantes est le tabagisme. Il multiplierait par trois le risque de cancer pancréatique. D’autres situations augmenteraient le risque de développer la maladie, comme une obésité, la consommation d’alcool (qui favorise l’inflammation du pancréas) ou encore la surconsommation de produits riches en graisses et/ou en protéines.
Des espoirs ?
Dans une récente réunion, l’Académie nationale de Chirurgie s’est intéressée aux différentes voies de recherche. La première étant le dépistage. Comment repérer les populations à risque ? Par exemple en identifiant les gênes spécifiques dans les formes familiales. L’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait aussi aider à effectuer des diagnostics précoces. Enfin sur le plan de la recherche, il semble essentiel d’avancer dans le domaine de l’immunothérapie et des thérapies ciblées.