Cancer du poumon : vers un dépistage organisé ?

21 novembre 2023

Novembre Perle, tel est le nom de l’évènement dédié au cancer du poumon. 30 jours marqués par la prévention de cette localisation tumorale à l’origine de 33 000 décès chaque année en France. L’occasion aussi de faire le point sur les techniques de dépistage.

Komsan Loonprom/shutterstock.com

L’un des leviers pour améliorer la prise en charge des patients, en plus d’agir sur les facteurs de risque modifiables comme le tabac, repose sur le dépistage précoce. Autrement dit le repérage le plus tôt possible de lésions cancéreuses à un stade auquel il encore possible d’intervenir. Un point d’autant plus important que les trois-quarts des tumeurs sont actuellement repérés trop tardivement. Et que le diagnostic du cancer du poumon demeure compliqué, cette tumeur restant souvent silencieuse dans les premiers temps. Les symptômes, respiratoires et autres, s’ils existent, ne sont pas forcément spécifiques. Il peut s’agir d’une toux, d’un essoufflement à l’effort, d’une douleur au thorax, d’une modification de la voix ou encore d’une fatigue anormale, d’une perte d’appétit, d’un œdème du cou et des paupières le matin, d’une fatigue anormale ou de troubles de la déglutition.

Un scanner chez les personnes fortement exposées au tabac

Pour repérer au plus tôt les patients à risque, il est question de procéder dans les années à venir au dépistage organisé, comme c’est déjà le cas depuis plusieurs années pour le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et le cancer colorectal. La Haute autorité de Santé (HAS) a publié un avis positif en faveur d’une expérimentation pilote en février 2022, en proposant aux gros et aux anciens fumeurs de bénéficier d’un scanner à faible dose. Elle sera suivie par un programme pilote de dépistage organisé des cancers du poumon par l’Institut national du Cancer (INCa). En attendant, l’AP-HP (Paris) mène une étude en vie réelle -Cascade – auprès de 2 400 femmes fumeuses ou ex-fumeuses.

Selon une étude menée auprès de 15 822 participants aux Pays-Bas sur une durée de 5 ans et demi, dans une optique de dépistage organisé du cancer du poumon, un scanner régulier chez les patients à risque diminue la mortalité de 24% chez les hommes fumeurs et de 48% chez les femmes.

Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, des webinars seront diffusés les 20 et 22 novembre par « Mon réseau cancer du poumon ». Toutes les informations sur cette page.

A noter : d’autres techniques de dépistage que le scanner sont aussi à l’étude comme l’analyse des composés organiques volatiles (COV) présents dans l’haleine et analysés par spectrométrie de masse (projet Pathacov) ou encore la biopsie liquide pour analyser des échantillons de sang, d’urine, de salive ou de liquide céphalo-rachidien et détecter certains biomarqueurs révélant un  cancer du poumon. L’utilisation croisée de bilans sanguins et de l’intelligence artificielle (IA) sont aussi à l’étude.

  • Source : Haute autorité de Santé (HAS), Institut national du Cancer (INCa), Ameli.fr., novembre 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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