Cancer du sein, « je ne savais pas contre quoi me battre »

28 octobre 2011

Comme plus de 50 000 femmes en France chaque année, Sophie a été diagnostiquée d’un cancer du sein. Pour lutter contre sa maladie, il lui a fallu de la pugnacité. Et malgré la guérison, son cancer lui a laissé des traces, à la fois physiques et psychologiques.

« Je ne me suis jamais vraiment sentie malade », se rappelle Sophie. Pourtant, les médecins lui avaient bien confirmé qu’elle avait deux tumeurs cancéreuses. Il fallait opérer, et pratiquer l’ablation du sein. « Une mastectomie. J’étais sidérée par cette découverte », raconte-t-elle. Ensuite les événements se sont déroulés vite. Deux mois après sa première consultation au centre de lutte contre le cancer, elle est opérée. Une prise en charge rapide, mais tellement longue par ailleurs. « L’attente, c’est terriblement angoissant », nous confie-t-elle.

Paradoxalement, elle n’a ressenti aucun impact physique jusqu’au jour de l’opération. « C’était une sorte de maladie invisible, je ne gérais plus rien ». La mastectomie d’ailleurs, lui a « permis de sentir que (son) état de stress psychologique était bien dû à quelque chose de concret ».

Soins et soutien psychologique

Malgré le choc émotionnel, Sophie fait confiance à ses médecins. Leur soutien d’ailleurs, s’est révélé capital. Dans son entourage en effet, les réactions n’ont pas toujours été disons… à la hauteur. « Ce fut très dur d’entendre ‘de toutes façons le cancer du sein, c’est rien, tout le monde en a un aujourd’hui. Ça se soigne’… Ça me mettait les nerfs à vif ».

Après l’opération, ses médecins proposent de mettre à sa disposition différents outils de soutien psychologique. Consultation avec un psychologue, séances de sophrologie… « J’ai tout accepté. J’avais besoin de remettre de l’ordre dans tout ça. J’avais été plongée dans un drôle d’état pendant deux mois, je ne pouvais pas me tourner vers mes proches par peur de les faire souffrir, de leur montrer cette image de moi, et aussi parce que j’avais besoin d’une aide extérieure », poursuit Sophie.

Après la maladie, une autre maladie. Sociale.

Après la mastectomie, les médecins annoncent à Sophie qu’elle n’aura besoin d’aucun autre traitement. « Un soulagement. J’avais l’impression d’être miraculée ». Elle reste sous surveillance mais peut rentrer chez elle. « Trois mois après l’opération, je suis donc retournée au bureau. Mais personne ne m’y attendait », raconte-t-elle. « Je n’ai pas retrouvé mon poste. Et, pire, j’ai entendu des réflexions blessantes comme ‘tu sais, le travail n’est pas un médicament’ ». Résultat, elle se met en mi-temps thérapeutique, alors qu’elle se sent « guérie » et prête à travailler. Le problème donc, est aussi de faire passer ce message de guérison à l’environnement familial, amical, professionnel…

« Est-ce que j’ai l’impression d’avoir vaincu mon cancer ? En réalité, je n’ai pas vraiment eu l’impression de me battre. Je ne savais d’ailleurs pas contre quoi, puisque je ne me sentais pas malade ». Il n’en reste pas moins, que sa bataille, elle l’a bel et bien gagnée. Mais pas toute seule…

  • Source : Interview de Sophie (prénom fictif), 12 octobre 2011

Destination Santé
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