Cancer du sein : la HAS veut relancer le dépistage organisé

03 février 2012

Mis en place en France, en 2004, le dépistage organisé du cancer du sein fonctionne au ralenti. Le nombre de participantes dépasse à peine la moitié des femmes concernées, celles âgées de 50 à 74 ans. Pour améliorer la prise en charge par ce dispositif national, la Haute Autorité de Santé (HAS) émet plusieurs recommandations.

Aujourd’hui en France, toutes les femmes, y compris celles concernées par le dépistage organisé, peuvent avoir recours au dépistage individuel. Dans ce dernier cas, la mammographie est réalisée à leur propre demande ou celle de leur médecin. La HAS « plaide pour que le dépistage organisé devienne progressivement la modalité unique de dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 74 ans ».

L’objectif fixé dans le dernier Plan Cancer 2009-2013 est atteindre dans les deux ans, les 65% de participation. Or, il n’est aujourd’hui que de 52,1%. Sans pour autant recommander le déremboursement des mammographies réalisées dans le cadre du dépistage individuel, la HAS propose une série de mesures dont elle espère qu’elles seront incitatives:

– « Renforcer la place des professionnels de santé. » Les radiologues, les médecins généralistes et les gynécologues devraient pouvoir « prescrire directement et systématiquement des mammographies de dépistage organisé » à leurs patientes. Aujourd’hui, les praticiens ne le font que pour le dépistage individuel ;

– « Etendre la gratuité à l’échographie médicalement justifiée dans le dépistage organisé. » Cet examen médical, qui est parfois nécessaire après une première mammographie, devrait être « pris en charge à 100%, ce qui n’est pas le cas actuellement », suggère la HAS ;

– « Informer les femmes de la qualité supérieure du dépistage organisé. » Pour ce faire, la HAS suggère l’envoi de « messages plus adaptés aux caractéristiques et aux habitudes vis-à-vis du dépistage » des femmes concernées.

Pourquoi choisir le dépistage organisé ?

La HAS insiste sur les raisons de préférer le dépistage organisé :

– Il offre une « seconde lecture des mammographies qui identifient 9% des cancers, soit environ 1 300 chaque année » ;
– Toutes les femmes entre 50 et 74 ans bénéficient d’un « égal accès au dépistage organisé par le système d’invitation systématique » ;
– Enfin, ce dépistage donne « l’assurance qualité et le suivi des résultats ».

Par ailleurs, la HAS relève enfin que « le dépistage individuel s’accompagne fréquemment d’échographies « en excès » susceptibles de générer des sur-diagnostics voire des sur-traitements ». En outre, « il n’est pas pris en charge à 100% comme l’est le dépistage organisé et il fait souvent l’objet de dépassements d’honoraires à la charge des femmes », conclut-elle.

En France, 52 588 nouveaux cas de cancer du sein – le plus fréquent chez la femme – ont été dépistés en 2010. Chaque année, ils sont à l’origine de plus de 10 000 décès, faisant de cette maladie la première cause de mortalité par cancer chez la femme.

Aller plus loin :

– consultez le questions/réponses de la HAS intitulé Participation au dépistage du cancer du sein : Recommandations de la HAS pour les femmes de 50 à 74 ans ;
– consultez le site de l’Assurance-maladie : Le dépistage du cancer du sein

  • Source : HAS, 3 février 2012

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