Cancer du sein : la radiothérapie pas automatique ?

24 juin 2022

Dans la prise en charge du cancer du sein à un stade précoce, le recours à la radiothérapie ne serait pas nécessaire. Un point révélé à l’occasion du Congrès américain de cancérologie récemment organisé à Chicago.

Y aurait-il une chance de diminuer le caractère invasif des traitements indiqués contre le cancer du sein ? Auprès de certaines patientes, la réponse est oui, selon l’équipe canadienne du Pr Timothy Whelan* qui a pris la parole au Congrès américain de cancérologie.

En effet, chez les femmes de plus de 55 ans, diagnostiquées à un stade précoce de la maladie, la radiothérapie pourrait être rayée de la liste du protocole thérapeutique. Une approche aujourd’hui recommandée une fois l’intervention chirurgicale réalisée, sur une période allant de 3 à 5 semaines dans l’objectif de diminuer le risque de récidive.

Pour valider ce point, le Pr Whelan a sélectionné 501 femmes atteintes d’un cancer du sein de stade 1, de type luminal A. Toutes ont été suivies à 5 ans de leur chirurgie. Résultat, « le taux de récidive chez les femmes n’ayant pas bénéficié de la radiothérapie était de 2,3%, une donnée relativement proche des 1,9% observé chez les femmes sous radiothérapie ».

Fatigue, nausées, second cancer

A l’avenir, « les patientes atteintes de ce cancer de stade 1 pourraient simplement bénéficier d’une chirurgie et d’une hormonothérapie », confirme le Pr Whelan. Ce qui permettrait donc d’éviter la radiothérapie et ses effets secondaires. En fonction de la zone concernée et de la quantité de radiation, ces derniers relèvent – sur le court terme – d’épisodes de fatigue, d’anémie, de pertes de poils ou de cheveux, de troubles dermatologiques, de maux de tête ou encore de pertes d’appétit, de nausées et de vomissements.

Et « sur le long terme, les femmes sont davantage exposées à un rétrécissement et une déformation de la poitrine, source de diminution de la qualité de vie et dans de rares cas à des complications cardiovasculaires ainsi qu’à un sur-risque de second cancer ».

*Université McMaster (Canada)

  • Source : American society of Clinical Oncology (ASCO), organisé du 3 au 7 juin 2022, Chicago

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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