Cancer : qu’est-ce que l’hormonothérapie?

18 mars 2022

Dans « hormonothérapie », il y a « hormones ». Vous l’avez compris, ce type de traitement est donc réservé aux cas de cancers hormonodépendants. Explications.

Les hormones sont sécrétées par des cellules bien spécifiques. Elles parviennent dans d’autres tissus par l’intermédiaire notamment des vaisseaux sanguins. Les œstrogènes, secrétés par les ovaires, agissent par exemple sur les seins ou la muqueuse utérine. Chez l’homme, la testostérone est en partie secrétée par les testicules et peut agir sur la prostate.

Or, certaines tumeurs dites « hormonosensibles » possèdent à leur surface des récepteurs qui stimulent leur croissance en se liant à ces hormones. C’est le cas de 80% des cancers du sein.

L’objectif de l’hormonothérapie est donc de bloquer l’action ou la production d’hormones naturelles afin d’empêcher le développement des cellules cancéreuses. « Contrairement à la chimiothérapie ou à la radiothérapie, qui cherchent à tuer rapidement les cellules cancéreuses, l’hormonothérapie vise à entraîner leur mort à plus long terme en créant un milieu qui leur est défavorable », note la Fondation contre le cancer en Belgique.

Cela passe par l’utilisation de médicaments antihormonaux. Dans le cadre du cancer du sein, différents produits actifs sont actuellement utilisés en tant qu’anti-œstrogènes, notamment le tamoxifène. Dans le cadre du cancer de la prostate, l’action de la testostérone est inhibée par des anti-androgènes.

L’hormonothérapie est le plus souvent associée aux autres traitements du cancer, notamment la chirurgie – afin d’ôter le tissu sécrétant les hormones – et la radiothérapie.

« Les hormonothérapies sont en général bien tolérées », précise l’Institut Gustave Roussy. « Néanmoins, pour le cancer de la prostate, elles sont souvent associées à une impuissance. Celles pour le cancer du sein peuvent, quant à elles, entraîner des bouffées de chaleur, un arrêt des cycles menstruels. »

A noter : Les médicaments antihormonaux sont administrés sous forme d’injections ou de comprimés. L’hormonothérapie est un traitement au long cours, qui s’étend généralement sur plusieurs mois ou années. Ainsi, un récent travail de l’Inserm a montré que les femmes jeunes qui stoppent l’hormonothérapie la première année présentent plus de risque de rechute de leur cancer du sein.

  • Source : Institut Gustave Roussy – Inserm – Fondation ARC - www.cancer.be

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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