Cancer du sein : opérer le plus tôt possible ?
27 juin 2023
Pour les patientes atteintes d’un cancer du sein et ne bénéficiant pas de chimiothérapie, la chirurgie initiée précocement est-elle la stratégie thérapeutique la plus efficace ?
Les patientes atteintes d’un cancer du sein peuvent bénéficier de différents protocoles thérapeutiques. En fonction du type de cancer, de l’avancée de la maladie et des objectifs du traitement*, « la chirurgie, la radiothérapie, l’hormonothérapie, la chimiothérapie et les thérapies ciblées » peuvent être envisagées, rappelle l’Institut national du Cancer (INCa).
Quand la chirurgie est proposée, dans quel délai cette intervention s’avère-t-elle la plus efficace dans la prise en charge d’un cancer du sein ? Selon des chercheurs américains**, jusqu’à 9 semaines entre le diagnostic et la chirurgie, aucune différence significative en termes de survie n’est observée, quel que soit le sous-type de tumeur. Mais les femmes opérées plus de 9 semaines (57 à 63 jours) après le diagnostic présentent une espérance de vie moindre.
Un sujet étudié auprès de 373 334 femmes pour lesquelles la chimiothérapie n’est pas indiquée avant ou après la chirurgie. Selon le Pr Alyssa Wiener, il conviendrait de se fixer sur un délai maximum de 8 semaines pour une prise en charge la plus effective possible en termes de survie.
Des protocoles à 8 semaines loin d’être figés
Les protocoles vont cependant varier d’un cas à l’autre. Tout dépendra en fait des objectifs visés qui peuvent être multiples : « supprimer la tumeur ou les métastases », « réduire le risque de récidive », « ralentir le développement de la tumeur ou des métastases », « améliorer le confort et la qualité de vie de la personne malade, en traitant symptômes engendrés par la maladie ».
Le protocole va aussi différer en fonction de critères liés à la maladie, notamment « le type de cancer, son stade au moment du diagnostic, des éventuelles contre-indications aux traitements », relaie l’INCa. Ou encore par rapport à « l’état de santé général, l’âge, aux antécédents personnels médicaux et chirurgicaux, aux antécédents familiaux, aux avis et préférences ».
Ainsi, « il arrive parfois qu’un seul type de traitement soit nécessaire. Dans d’autres cas, une association est utile pour mieux maîtriser la maladie. » Mais inévitablement, chaque protocole se met en place progressivement : dans un premier temps, les médecins se concertent pour proposer à la patiente la stratégie la plus pertinente. Puis cette dernière dispose d’un temps de réflexion pour s’approprier toutes les informations et possibilités avant de donner ou non son consentement aux soins.
*Suppression de la tumeur et des métastases, réduction du risque de récidive, ralentissement de la tumeur de la maladie, amélioration de la qualité de vie en traitement de symptômes
**Wisconsin Surgical Outcomes Research Program, Madison, Wisconsin
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Source : JAMA Surgery, le 1er mars 2023 - Institut national du Cancer (INCa), site consulté le 3 mai 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet