Cancer du sein : opérer sous hypnose
27 janvier 2015
©Phovoir
Prélèvements de ganglions sentinelles, curage axillaires et même tumorectomies du sein… De nombreuses interventions chirurgicales peuvent désormais être réalisées sous hypnose dans la prise en charge d’un cancer du sein. Tout comme c’était déjà le cas d’autres interventions comme l’extraction des dents de sagesse. Une méthode efficace contre la douleur qui permet une récupération post opératoire bien meilleure que sous anesthésie générale.
Opérer une femme d’un cancer du sein sans anesthésie générale. C’est possible. Concrètement, la patiente bénéficie d’une anesthésie locale du site opératoire (lidocaïne par exemple), d’une sédation par intraveineuse contenant un analgésique de courte durée d’action (rémifentanil) préservant la conscience et d’une mobilisation de la conscience par l’hypnose. Outre la diminution du message douloureux, cette pratique permet de diminuer l’inconfort psychologique lié à l’opération en captant son attention.
Avant l’intervention, le médecin ou l’infirmier anesthésiste formé rencontre la patiente afin de connaître sa personnalité et ses préférences. Ainsi, au moment de l’opération il peut la guider par la parole vers des lieux et des moments apaisants. « Pour induire l’hypnose, j’aide la patiente à se centrer sur elle-même et à se détacher de tout ce qui se passe autour », explique le Dr Aurore Marcou, médecin anesthésiste et hypnothérapeute à l’Institut Curie.
Une étude menée auprès de 47 femmes a permis de montrer de très bons résultats en matière de satisfaction des patientes. Globalement l’hypnosédation a recueilli une note de 9,2/10. Et toutes étaient prêtes à une nouvelle intervention avec cette méthode. D’autant que, comparée à l’anesthésie générale, l’hypnose permet une récupération post opératoire bien meilleure et plus rapide. « L’anesthésie générale induit pharmacologiquement une diminution de la ventilation spontanée, des réflexes de déglutition, de la tension artérielle… », indique le Dr Séverine Alran, chirurgienne à l’Institut Curie. « L’hypnose a par comparaison un retentissement minime sur les fonctions vitale. »
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Source : Institut Curie, 23 janvier 2015
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet