Cancer du sein : préserver la fertilité ne ralentit pas les soins
26 décembre 2018
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La chimiothérapie induit des effets délétères sur les ovaires des femmes jeunes, mettant en péril leurs chances d’avoir un jour des enfants. Les méthodes de préservation de leur fertilité freinent-elles la prise en charge du cancer en lui-même ? Une étude menée par une équipe de l’Institut Curie rassure.
Lorsqu’une femme doit être traitée pour un cancer, elle peut bénéficier de méthodes de préservation de sa fertilité parmi lesquelles une maturation in vitro d’ovocytes (MIV) ou un recueil de gamètes après stimulation ovarienne. Les chances d’avoir un enfant sont en effet mises en péril par la chimiothérapie ou la radiothérapie notamment.
Mais la mise en place de ces traitements de préservation de la fertilité retarde-t-elle la prise en charge de la maladie elle-même ? Impactent-ils le pronostic ? Pour apporter des éléments face à ce questionnement, le Dr Anne-Sophie Hamy-Petit, gynécologue à l’Institut Curie, a mené un travail auprès de 1 391 jeunes patientes atteintes d’un cancer du sein.
L’examen de leurs dossiers médicaux révèle que « ces traitements de préservation de la fertilité sont sans impact sur le délai de prise en charge du cancer ». En effet, le temps entre le diagnostic et la mise en place de la chimiothérapie était équivalent chez les patientes ayant bénéficié d’une maturation in vitro ou d’un protocole de stimulation ovarienne que chez les autres.
Des grossesses spontanées possibles
Autre constat encourageant, après la maladie, nombre de ces patientes ont pu être enceintes naturellement, tandis que quelques-unes ont eu recours à une procréation médicalement assistée (PMA). « Les cliniciens peuvent donc continuer, en confiance, à aider leurs patientes à surmonter leur maladie sans hypothéquer leur désir de maternité », concluent les auteurs. Toutefois, ceux-ci restent vigilants et attendent d’avoir plus de recul pour s’assurer que les patientes concernées ne présentent pas davantage de rechutes par la suite.