











© Alena Popova/shutterstock.com
L’hormonothérapie prescrite dans le cadre d’un cancer du sein hormonodépendant* est incompatible avec la grossesse. Indiqué sur une durée de 5 à 10 ans, ce traitement empêche en effet toute fécondation du fait de son action sur les ovaires.
Pour autant, les 20% de patientes en âge de procréer et suivies pour cette maladie pourraient malgré tout mener à bien leur projet de grossesse. Comment ? En mettant leur traitement en pause, sans prendre de risque supplémentaire pour leur santé.
Preuve à l’appui : l’étude « POSITIVE – BIG Time for Baby »** menée auprès de 518 femmes âgées de 42 ans ou moins, recrutées à travers 116 hôpitaux situés dans 20 pays répartis sur quatre continents. Inclues dans le protocole entre décembre 2014 et décembre 2019, les volontaires ont accepté de suspendre leur traitement pendant 2 ans, pour essayer de tomber enceinte. Et ce en bénéficiant d’une hormonothérapie adjuvante en amont de cet arrêt de l’hormonothérapie, sur une période de 18 à 30 mois.
Résultat, « une interruption de l’hormonothérapie pour tenter une grossesse ne s’accompagne pas d’un risque accru de récidive de la maladie à court terme », détaillent les Prs Ann Partridge*** et Olivia Pagani****, principales autrices de cette étude. Précisément, « le taux de récidive du cancer du sein (8,9 %) chez les femmes participantes était comparable à celui des patientes inscrites dans d’autres études (9,2 %) ».
Par ailleurs, « la plupart de ces femmes ont pu concevoir et donner naissance à des bébés en bonne santé ». Sur la durée de l’étude, 365 naissances ont été rapportées. Le « taux de conception et de natalité des femmes participant à l’étude était similaire, voire supérieur, à celui de la population générale ».
« Les premiers résultats de l’essai POSITIVE (…) brisent définitivement le tabou selon lequel avoir un enfant est susceptible d’augmenter le risque de récidive du cancer », déclare la Pr Pagani. « Le projet familial, brusquement interrompu par la maladie, peut être rétabli en toute sécurité. » Reste que « chaque femme présentant un cas unique, toute décision de ce type doit être prise en étroite collaboration avec des professionnels de la santé ».
A noter : ce même risque devrait être analysé dans le cadre d’autres études sur le long terme. « Les participantes à l’étude feront ainsi l’objet d’un suivi sur plusieurs années afin de contrôler le maintien des résultats dans le temps », concluent les scientifiques.
*la majorité des cancers du sein de stade précoce sont associés à une forme hormonodépendante dite à récepteurs d’œstrogènes positifs (ER+)
**résultats présentés à l’occasion du San Antonio Breast Cancer Symposium 2022 2022 San Antonio Breast Cancer Symposium
***Dana-Farber Cancer Institute, Boston (Etats-Unis)
****International Breast Cancer Study Group IBCSG, Berne (Suisse)
Source : Etude POSITIVE - BIG Time for Baby, le 25 janvier 2023
Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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