Cancer du sein triple négatif : 40% des jeunes femmes se sentent mal informées

03 mars 2023

Dans les cancers du sein, le « triple négatif » est le plus difficile à soigner et touche des femmes plus jeunes. Problème, ces dernières ne se sentent pas informées.

Parmi les 60 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués chaque année en France, le cancer du sein triple négatif touche environ 15 % des patientes et les trois quarts d’entre elles ne répondent pas aux traitements.

Dans 40 % des cas, ce « triple négatif » touche des femmes de moins de 40 ans. « 40% », c’est aussi la proportion des femmes de 25 à 34 ans qui se disent mal informées sur cette forme de la maladie. C’est ce qui ressort d’une étude du laboratoire Gilead, publiée ce 3 mars à l’occasion de la journée mondiale dédiée.

Une double peine en somme pour ces femmes qui, d’une part ne bénéficient pas du dépistage organisé et d’autre part, par ce manque d’informations seraient 30% à ne pas consulter immédiatement si elles constataient une anomalie au niveau de la poitrine.

L’importance d’une prise en charge précoce

La spécificité des cancers du sein triple négatif est liée « à leur absence de récepteurs hormonaux et protéines HER2 à la surface des cellules », explique l’Institut Gustave Roussy de Villejuif. « Ils ne sont donc ni éligibles à l’hormonothérapie, ni aux thérapies ciblées. Le protocole standard consiste à proposer aux femmes qui en sont atteintes de la chimiothérapie, suivie d’une chirurgie, puis de la radiothérapie. Mais lorsqu’une rechute précoce survient, dans 30 % des cas, les thérapeutiques disponibles n’ont qu’une efficacité limitée. » Pourtant, dépistés à un stade précoce, la maladie pourrait être traitée efficacement dans 60% des cas.

La recherche avance

De nombreux projets voient le jour afin de contrer ce triple négatif. En 2022, l’Institut Curie mettait en avant son projet Cassiopeia avec notamment un essai sur les anticorps drogues conjugués. Ces derniers couplent dans une même molécule un anticorps et une chimiothérapie, ce qui permet d’amener la chimiothérapie au cœur des cellules tumorales.

L’arrivée de l’immunothérapie au stade précoce laisse aussi entrevoir un espoir pour éviter les risques de rechute ou l’évolution vers un stade métastatique.

  • Source : Institut Curie - Institut Gustave Roussy – Enquête Gilead, Informer et sensibiliser pour une prise en charge précoce, réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 2216 femmes âgées de 18 ans et plus, méthode des quotas.

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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