Cancer et prévention : où en est la stratégie gouvernementale ?

26 avril 2023

Second point d’étapes pour la stratégie décennale de lutte contre les cancers. Initiée en février 2021 par le Président de la République Emmanuel Macron, cette dernière entre dans sa troisième année, pour une fin de projet annoncée en 2030. Dépistage, prise en charge, qualité de vie et une place importante faite à la prévention, l’Institut national du Cancer (INCa) fait le point.

EJ Grubbs/shutterstock.com

A chaque grand chantier son bilan. C’est le cas pour la Stratégie décennale de lutte contre les cancers, près de trois ans après son lancement. Après un premier rapport publié en 2022, l’Institut national du Cancer (INCa) fait un nouveau point d’étape.

Dépistage, séquelles, décès

Ambitieuse, la feuille de route de cette stratégie vise 60 000 décès annuels en moins par cancer. Et ce pour 2040. Près de la moitié de cette mortalité serait ainsi évitée. Autres objectifs : réaliser un million de dépistages supplémentaires d’ici à 2025. Et « réduire de 2/3 à 1/3 la part des patients souffrant de séquelles 5 ans après un diagnostic de cancer », confirme l’INCa.

Premier point, des perspectives en passe d’être atteintes, avec 80% des actions attendues effectivement initiées. Au total, près de 120 programmes sur les 144 prévus sont lancés. Parmi eux :

  • Des campagnes de communication comme « Faites les bons choix dès maintenant, vous vous remercierez plus tard» relayée par l’Institut national du Cancer (INCa), donnant à voir des photos de visages jeunes mis en miroir du même visage plus âgé. L’occasion de rappeler à quel point le temps se charge de marquer les traits, sans avoir besoin de s’exposer à certains facteurs de risque délétères pour la santé ;
  • Accélérer la recherche dans la prévention primaire. C’est-à-dire mener des études sur le lien entre hygiène de vie et éloignement du risque de cancers, avec des focus sur l’aide que peut apporter la cigarette électronique pour limiter l’exposition tabagique et donc l’incidence des cancers du poumon. Ou encore les bénéfices de l’activité physique afin de ne pas développer de surpoids ou d’obésité, exposant notamment à des cancers digestifs ;
  • La mise au point de nouveaux seuils nutritionnels en boulangerie pour diminuer de 10% l’adjonction de sel dans le pain ;
  • La création d’un partenariat européen pour mieux évaluer les risques des substances chimiques sur la survenue de cancers. Avec un plan axé sur la prévention en milieu scolaire, pour à terme éloigner le plus possible les jeunes « des UV, et des diverses sources de pollutions cancérigènes, telles que les particules fines, le radon, les perturbateurs endocriniens, les pesticides…», relaie l’INCa ;
  • L’accès au kit de dépistage du cancer colorectal a été facilité avec une commande désormais possible en ligne et une disponibilité en pharmacie ;
  • L’expérimentation d’un programme de dépistage des cancers du poumon en proposant des examens de contrôles aux fumeurs et aux anciens fumeurs ;
  • La mise à disposition d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour investir dans de nouveaux mammographes. Et ainsi optimiser l’accès au dépistage et à des examens le plus qualitatifs possible pour détecter précocement la présence des tumeurs mammaires ;
  • Améliorer la qualité de vie après le cancer, avec le passage du droit à l’oubli de 10 à 5 ans pour pouvoir contracter un prêt après la fin des traitements. Et des dispositifs pour sensibiliser sur la non-discrimination quand il s’agit de revenir au travail après la maladie.

« pour un emprunt en dessous de 200 000 euros et dont la dernière échéance arrive avant le 60ème anniversaire », données Institut national du Cancer (INCa)

 

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 25 avril 2023

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils