Cancer : la France, mauvaise élève de l’Europe
13 mai 2024
Dans un rapport publié ce lundi 13 mai, l’Organisation européenne du Cancer alerte sur les chiffres français au regard de ses voisins européens. On apprend notamment que le tabac provoque jusqu’à 60 % de décès supplémentaires en France que dans d’autres pays.
Lors d’un événement organisé ce lundi à l’Institut Curie avec les leaders français et européens de la lutte contre le cancer, l’Organisation européenne du Cancer (ECO) met en lumière une série de données concernant la France.
Premier point positif, la France se démarque par ses taux de survie élevés pour plusieurs cancers importants. Par exemple, le taux de survie à 5 ans pour le cancer du sein est de 87% (contre 83 % en moyenne en Europe), de 64 % pour le cancer colorectal (contre 60 %) et de 93% pour le cancer de la prostate (contre 87 %).
Des données alarmantes
Cependant, de nombreux défis persistent. La France figure parmi les pays européens avec les plus fortes proportions de fumeurs, un facteur de risque majeur pour de nombreux cancers. Environ 25 % de la population fume quotidiennement, contre 18 % en moyenne européenne. L’ECO souligne que ce tabagisme excessif « tue plus de 48 000 Français chaque année, soit jusqu’à 60 % de plus que dans d’autres pays européens ».
Un autre point d’alerte concerne l’accès aux soins : un tiers de la population vit dans un désert médical, affectant particulièrement les zones rurales et les populations âgées. Par ailleurs, la France compte 1,52 oncologue pour 100 000 habitants. C’est deux fois moins que la moyenne européenne (3,24).
Des différences liées au dépistage
Les taux de certains dépistages sont également plus faibles dans l’Hexagone : alors que le taux de dépistage du cancer du sein s’établit à 54 % en moyenne en Europe, il n’est que de 46,9 % en France. Idem pour le cancer colorectal où le taux de participation au dépistage organisé est de 36 % en Europe contre 34,6 % en France.
Des mesures claires
Devant ces statistiques, l’ECO a lancé le Manifeste Européen contre le cancer, qui comprend des objectifs clairs en amont des élections européennes :
- Adopter un âge minimum de 21 ans pour la vente de tabac (« tabac 21 ») pour parvenir à une génération sans tabac d’ici 2040 ;
- taxer les nouveaux produits à base de tabac et de nicotine au même titre que les cigarettes et augmenter les taux d’imposition sur les cigarettes et le tabac ;
- élaborer un plan d’action européen pour le personnel de santé, comprenant des mesures contre les pénuries de professionnels en oncologie à travers l’Europe…