Cancer : un larynx artificiel pour sentir et parler à nouveau
18 janvier 2017
© Inserm/Delapierre, Patrick
Voilà une prouesse qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives en matière de cancer du larynx. Des chercheurs français viennent en effet de présenter le cas d’un patient qui, depuis 18 mois, vit avec un larynx artificiel. Ce qui lui permet de respirer par la bouche et le nez. Il a également retrouvé la voix et l’olfaction !
Dans le cas de cancers sévères du larynx, les médecins peuvent pratiquer une laryngectomie totale. Le patient nécessité alors une trachéotomie afin de pouvoir respirer correctement par un orifice créé au niveau du cou.
La qualité de vie du patient est alors affectée notamment par la perte de la voix et de l’olfaction. Une longue rééducation permet au patient d’utiliser la voix œsophagienne.
L’équipe de Christian Debry*, chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale au CHU de Strasbourg, a ainsi développé pour ces patients un larynx artificiel. Depuis 2012, six personnes ont été implantées. Problème, ils n’ont pu conserver l’implant en raison de leur état de santé fragile.
Retrouver la voix
L’an dernier, les chercheurs ont optimisé les traitements de surface des implants en développant un film antimicrobien pour éviter son rejet. Ils viennent ainsi de présenter le cas d’un patient, implanté depuis 18 mois. « Aujourd’hui, il a retrouvé sa voix et son olfaction, supprimées par l’opération », explique Christian Debry. « Il est capable de se passer complètement de l’utilisation de l’orifice de trachéotomie pendant de longues périodes de jour comme de nuit. C’est la première fois qu’un tel concept fait ses preuves. »
A noter qu’il persiste encore des troubles de la déglutition mais « nous avons franchi une première étape représentant un gain réel en termes de confort et de qualité de vie pour ces patients. Nous avons pour ambition de leur redonner à terme la capacité de se nourrir normalement et qu’ils retrouvent leur socialité lors des moments de repas. Les perspectives d’évolution de cette prothèse restent considérables.»
*INSERM 1121 « Biomatériaux et Bioingénierie »