Cancer prostatique : les risques de l’hormonothérapie

25 juin 2001

Les patients traités pour cancer de la prostate au moyen d’un inhibiteur de l’androstérone courent-ils réellement un risque accru d’ostéoporose ? A l’université de Pittsburgh aux Etats-Unis, Susan Greenspan et ses collaborateurs en ont acquis la conviction. Endocrinologue et gérontologue, Greenspan est également la directrice du Centre de Prévention et de Traitement de l’Ostéoporose de l’université. Sur la base de l’expérience acquise en suivant particulièrement une soixantaine de malades, elle invite ses confrères à la vigilance.

L’administration d’hormones est l’un des traitements reconnus du cancer prostatique. En inhibant la production de l’hormone mâle androstérone, ces produits empêchent la multiplication des cellules prostatiques. Y compris les cellules tumorales. Traitement efficace et à bien des égards irremplaçable, il présenterait toutefois l’inconvénient d’augmenter très nettement le risque d’ostéoporose.

D’ailleurs, c’est logique. Comme Susan Greenspan l’explique dans une revue spécialisée, « du fait de ce traitement les hommes sont placés dans des conditions proches de celles de la ménopause chez une femme. Ce qui les rend sujets à une ostéoporose sévère. » Des examens de contrôle par ostéodensitométrie ont permis de montrer que la densité minérale osseuse (DMO) de ces malades était réduite de 17% par rapport à de patients qui ne suivaient pas le même type de traitement.

Il ne s’agit évidemment pas de revenir sur l’intérêt du traitement hormonal du cancer prostatique. Son rapport bénéfice-risque paraît indiscutablement positif. En revanche, voilà qui pourrait amener les cancérologues à suivre de près l’évolution de la DMO chez ces patients. Ils pourraient ainsi envisager de traiter l’ostéoporose dès ses premiers signes, sans attendre le seuil de fracture…

  • Source : Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, Juin 2001

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