Cancer du sein : une thérapie hormonale pendant 10 ans ?

10 juin 2016

Administrée pendant 10 années après le diagnostic, la thérapie hormonale réduit le risque de récidive de cancer du sein hormonodépendant. Des résultats prouvés chez les femmes ménopausées. Et révélés par des chercheurs québécois à l’occasion de l’édition 2016 du congrès de l’American society of Clinical Oncology (ASCO).

Pour évaluer l’effet d’une prescription prolongée des traitements hormonaux, les chercheurs québécois ont suivi des femmes ménopausées diagnostiquées pour un cancer du sein hormonodépendant. Dans les 5 années suivant le diagnostic, toutes avaient bénéficié d’un inhibiteur de l’aromatase (AI). Appelé letrozole, ce médicament exclusivement utilisé chez les femmes ménopausées bloque l’action de l’aromatase. Enzyme indispensable à la production d’œstrogènes, ces hormones connues pour favoriser la croissance tumorale.

La récidive s’éloigne

Les scientifiques ont formé deux groupes : dans le premier, la prise de letrozole a été prolongée sur 5 années supplémentaires. Dans le second, les patientes ont reçu un placebo sur la même période. Résultat, les femmes sous letrozole avaient un risque de récidive inférieur de 34% comparées au groupe test.

Des effets secondaires

Malgré cette efficacité pour réduire le taux de récidive, les inhibiteurs de l’aromatase engendre d’importants effets secondaires : des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale, des douleurs articulaires, une fatigue anormale. Mais aussi une diminution de la densité osseuse, facteur de risque de l’ostéoporose. Symptôme plus rare lié à la prise de ce traitement, la formation de caillots sanguins.

A noter : Traitementdjuvant, l’hormonothérapie peut donc être associée à une chimiothérapie, à la chirurgie et/ou à la radiothérapie. Elle est souvent prescrite à stade précoce de la maladie, mais s’envisage aussi à une phase plus avancée. Avec l’anastrozole et l’exémestane, le letrozole fait partie des anti-aromatases les plus prescrits en France dans la prise en charge du cancer du sein hormonodépendant.

  • Source : congrès American society of Clinical Oncology (ASCO), organisé du 3 au 7 juin à Chicago. The New England Journal of Medicine.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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