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L’Institut national du cancer (Inca) vient de publier un document baptisé « Organisation du second avis médical thérapeutique en cancérologie ». Conçu pour les praticiens, il peut aussi s’avérer précieux pour les patients en mal d’informations après un diagnostic de cancer. En effet, après l’annonce d’une maladie grave et d’un parcours thérapeutique éprouvant, le besoin de se tourner vers un autre spécialiste est bien compréhensible. Le second avis thérapeutique n’est en aucun cas un signe de défiance, c’est un outil permettant au patient de mieux accepter et adhérer à la stratégie thérapeutique proposée.
Tout patient peut demander un second avis médical thérapeutique. Et ce à n’importe quel moment du parcours de soins, dans son établissement ou un autre établissement de santé. Ce droit est garanti par l’article L.1110-8 du Code de la santé publique. Le libre choix de son praticien, de son établissement de santé et de son mode de prise en charge est un droit fondamental.
Le patient est le seul à pouvoir solliciter un second avis et c’est lui qui choisit le nouveau praticien qu’il souhaite consulter. Toute demande de la part de son entourage ne peut pas se substituer à sa volonté. Dans certains cas, quand le patient est sous tutelle ou curatelle, les représentants légaux peuvent toutefois intervenir dans la formulation de la demande.
Il s’agit d’une réévaluation complète par un autre médecin ou un autre groupe de médecins de la situation médicale du patient, avec ou sans nouveaux examens et procédures diagnostiques. Le second avis médical thérapeutique doit apporter au patient une information claire et compréhensible, comme le premier, sur la thérapeutique envisagée, ses modalités, les bénéfices attendus, les possibles effets indésirables ou les séquelles pouvant avoir un impact sur le quotidien du patient…. Il ne prévaut pas sur le premier avis. Il peut d’ailleurs être identique ou proposer des stratégies alternatives en ciblant une moindre morbidité, une meilleure efficacité ou moins de risque de complications.
Et vers qui se tourner ? L’Inca recommande « fortement » au patient d’informer son médecin initial de sa demande de second avis. Le médecin pourra alors identifier le contact d’un second praticien compétent ou d’un autre établissement le plus adapté à sa pathologie. En parler à son médecin initial peut aussi permettre d’accélérer le processus : certains patients ne réalisent pas que « la notion de délai est importante, et qu’un retard dans la mise en traitement peut potentiellement entraîner une évolution carcinologique de la pathologie constituant une perte de chance ». Le dossier du patient et toutes pièces jugées utiles seront transmis par le médecin initial au médecin choisi pour le second avis, en direct ou par l’intermédiaire du patient.
Sont habilités à rendre un second avis les praticiens rattachés à un établissement autorisé à traiter le cancer qui dispose des autorisations concernant le traitement envisagé. La pratique régulière d’un praticien ou d’une équipe de soins compétente dans les tumeurs concernées permet de garantir la qualité et la sécurité des propositions thérapeutiques proposées, tout en veillant à conserver l’accessibilité de l’offre de soins.
Le second avis s’appuie sur l’avis initial issu d’une réunion pluridisciplinaire. Une consultation en présentiel est recommandée pour ce second avis. Afin d’éviter au maximum les pertes de chances pour le patient, l’Inca pointe la nécessité d’une parfaite coordination entre les différents acteurs. Médecin initial, praticiens rattachés à la réunion de concertation pluridisciplinaire, second praticien… le partage de l’information et la coordination de chacun des acteurs sont indispensables, a fortiori dans un temps parfois limité.
Le patient, après avoir obtenu ce second avis, décide de la suite des soins, en concertation avec le médecin qui mettra en place la stratégie thérapeutique.

Source : Inca

Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet