Cancers en France : de grandes disparités régionales

24 janvier 2019

En France, meurt-on davantage de cancers dans certaines régions ? L’incidence de certaines tumeurs est-elle variable selon les zones ? Une cartographie régionalisée révèle les premières estimations de l’incidence et de la mortalité pour 24 cancers dans notre pays. La Bretagne et les Hauts-de-France sont nettement défavorisés en la matière.

Le cancer frappe-t-il de la même manière dans le nord, le sud, l’est et l’ouest de l’Hexagone ? Qu’en est-il des DOM ? Pour avoir une vision plus claire de l’incidence et de la mortalité de cette maladie dans notre pays, le réseau français des registres des cancers (réseau Francim)* publie pour la première fois des estimations à une échelle régionale et départementale pour 24 localisations de tumeurs.

Alcool et tabac responsables en Bretagne et Hauts-de-France

Résultats, deux régions semblent plus impactées par les cancers liés à la consommation d’alcool et de tabac. En matière d’incidence comme de mortalité, la Bretagne et les Hauts de France montrent des résultats inquiétants, notamment chez les hommes. Ainsi, une sur-incidence de 55% par rapport à la moyenne nationale et une sur-mortalité de 82% a été observée pour le cancer de l’oesophage chez l’homme. Même constat pour le cancer du poumon.

Dans les Hauts de France, « de nombreux cancers apparaissent [également] en sur-incidence et sur-mortalité (lèvre-bouchepharynx, oesophage, côlon-rectum, prostate, sein ; poumon, vessie et foie chez l’homme) ». Parmi ces derniers, « plusieurs […] ont un lien plus ou moins marqué avec les comportements », précise le réseau Francim.

En Bretagne, une autre localisation est concernée : le mélanome de la peau présente une surmortalité pour les deux sexes de 20% par rapport à la moyenne nationale.

Thyroïde en Auvergne-Rhône-Alpes, cancers liés à l’alcool en Pays de la Loire et chlordécone dans le DOM

En dehors de ces deux régions, certaines localisations de cancers montrent une surreprésentation dans d’autres zones géographiques du territoire. C’est le cas du cancer de la thyroïde dont l’incidence est plus élevée en Auvergne-Rhône-Alpes, mais dont la mortalité reste comparable à la moyenne nationale.

Dans les Pays de la Loire, une « sur-incidence et une sur-mortalité des cancers en partie liés à la consommation d’alcool chez l’homme (lèvre-bouche-pharynx, oesophage et foie) » a été relevée.

Enfin, en Guadeloupe et en Martinique, « la pollution environnementale par les pesticides et particulièrement la chlordécone doit faire l’objet de recherches pour d’autres localisations que la prostate ». En effet, dans ces territoires, les cancers liés à la consommation d’alcool chez l’homme sont aussi surreprésentés.

A contrario, l’Occitanie constitue la région la plus épargnée en matière d’incidence et de mortalité pour pratiquement tous les cancers à l’exception du cancer du poumon chez la femme.

Pour retrouver l’ensemble des données du rapport, région par région, cliquez ici.

*en association avec le service de Biostatistique-Bioinformatique des Hospices Civils de Lyon, l’Institut national du cancer et Santé publique France

  • Source : Santé publique France, INCa, Francim, Hospices civils de Lyon, 23 janvier 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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